La présence d'observateurs en Syrie n'aurait pas poussé les forces de sécurité à la retenue. Ces dernières auraient tiré sur des manifestants anti-régime faisant 3 morts et une vingtaine de blessés à Douma, où arrivaient les observateurs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Sept personnes aurait été tuées à travers le pays, a ajouté cette organisation basée en Grande-Bretagne. La mission des observateurs vise à rendre compte de la situation sur le terrain. L'opposition et les pays occidentaux accusent le régime de réprimer dans le sang les manifestations alors que les autorités syriennes imputent les troubles à des groupes «terroristes». Ladite mission fait partie d'un plan de sortie de crise qui prévoit également l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse. Allant dans ce sens, les autorités syriennes ont annoncé mercredi la libération de 755 détenus «impliqués» dans le soulèvement populaire. En dépit de la difficulté de la tâche, le président de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane, a jugé que la mission de la Ligue arabe était «la seule lumière dans cette nuit sombre», mais beaucoup sont sceptiques. Le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement d'opposition au président Al Assad, a demandé à l'ONU d'envoyer ses propres observateurs. Son dirigeant, Burhan Ghalioun, qui s'est entretenu hier au Caire avec le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Al Arabi, à propos de la conférence nationale que doit accueillir la Ligue arabe début janvier au Caire afin de préparer la période transitoire, devrait logiquement prendre le pouvoir selon le schéma qui se dessine. Il enchaîne voyages et contacts diplomatiques afin d'obtenir un soutien étranger, mais sa cote de popularité est en baisse. En effet, en plus d'une bataille en cours entre différentes forces politiques syriennes qui cherchent à se mettre en avant pour la période transitoire, M. Ghalioun est de plus en plus accusé de servir un agenda «étranger». Lors de son voyage en Tunisie la semaine passée, une foule s'était rassemblée pour contester sa présence, brandissant comme slogan «Ni USA ni Qatar, le peuple tunisien/syrien est libre» !