Les écologistes qui pourchassent les baleiniers japonais ont subi un revers hier dans l'océan Austral, lorsque la coque d'un de leurs bateaux s'est brisée et qu'une autre embarcation a dû se dérouter pour aller à son secours. La coque du Brigitte Bardot s'est fracturée lorsqu'elle a été heurtée par «une vague inhabituelle», en poursuivant le navire-usine japonais Nisshin Maru dans des creux de six mètres, à quelque 2 400 km au sud-ouest de l'Australie, a indiqué l'association écologique américaine Sea Shepherd (Berger de la mer). Le Steve Irwin, un autre bateau de Sea Shepherd, s'est dérouté pour porter secours au Brigitte Bardot, mais il lui faudra une vingtaine d'heures pour le rejoindre, a déclaré Paul Watson, porte-parole du Sea Shepherd. Le capitaine du Brigitte Bardot, Jonathan Miles Renecle, s'est dit «confiant que le bateau parviendra à se maintenir à flots jusqu'à ce que le Steve Irwin arrive», a-t-il ajouté. Le Bardot a à son bord un équipage de dix personnes. Il ne reste donc qu'un seul bateau, le Bob Parker, lancé à la poursuite des baleiniers japonais. Le Japon organise des campagnes de chasse à la baleine au nom de la «recherche scientifique» sur les cétacés, exploitant une tolérance de la Commission baleinière internationale (CBI) pour ce type de pêche. La CBI interdit toute pêche à visée commerciale depuis 1986. Les pays protecteurs des baleines et les défenseurs de l'environnement dénoncent cette pratique comme une chasse commerciale déguisée. Depuis quelques années, les baleiniers japonais qui pêchent dans les eaux glacées de l'Antarctique ont notamment été perturbés par des commandos de Sea Shepherd. En février, Tokyo avait pour la première fois écourtée d'un mois sa campagne baleinière, après avoir totalisé un cinquième seulement des prises espérées. Les autorités japonaises ont évoqué des perturbations provoquées par l'association Sea Shepherd pour expliquer cette déconvenue.