Le chef-lieu de la commune porte encore les stigmates du séisme de 2003. Les habitants de Zemmouri, une commune située à 12 km à l'est du chef-lieu de Boumerdès, se débattent dans de nombreuses difficultés. Dégradation des routes, pénurie d'eau potable, anarchie tous azimuts, coupures fréquentes d'électricité, crise du logement, déficit en infrastructures en destination des jeunes, chômage galopant, cette commune côtière occupe toujours la queue du peloton en matière du développement dans la wilaya de Boumerdès. Les citoyens disent que rien n'a été fait pour améliorer leurs conditions de vie. Une simple virée au centre-ville permet ainsi de constater les carences et les incohérences dont souffre cette municipalité qui dispose pourtant de réelles potentialités touristiques. Les séquelles du séisme de mai 2003 sont loin d'être éliminées. Les signes illustrant la défaillance et la maivaise gestion des responsables locaux sont visibles à l'œil nu. Les baraques en zinc qui font office de locaux commerciaux sont légion, notamment à proximité des arrêts de bus. Les gravats et les ordures s'entassent à chaque coin de rue. La moitié des constructions effondrées au centre-ville ne sont pas encore reconstruites à cause des litiges opposant leurs propriétaires. La plupart des ruelles sont dans un piteux état et nécessitent un revêtement pour mettre un terme au calvaire des automobilistes. Le projet d'aménagement du chef-lieu demeure toujours au stade des études. De même pour celui qui devait permettre le rétablissement des lignes téléphoniques abîmées suite au séisme. «Il n'y a aucune commodité dans notre localité. Le réseau téléphonique est inexistant. Le projet de sa réhabilitation a été lancé depuis plusieurs années, mais il n'a toujours pas abouti», déplore un jeune qui tient un salon de coiffure à l'entrée de la ville. Les responsables locaux justifient cet état de fait par le manque de moyens financiers leur permettant de répondre aux préoccupations soulevées par leurs administrés. Le P/APC, d'obédience FLN, précise avoir consacré plus de 36 millions DA sur les PCD pour la reconstruction du siège de l'APC. Et ce n'est pas encore fini. La région vit un malaise profond, caractérisé par le manque d'infrastructures de loisirs et la hausse du taux de chômage. Les projets inscrits dans le but de répondre aux besoins de la frange juvénile n'ont pas vu le jour. Le P/APC parle de la réalisation d'une crèche communale et d'une maison de jeunes au niveau de la localité de Zemmouri El Bahri. Ces projets seront réceptionnés, selon lui, dans les mois à venir. Les travaux ont déjà atteint un taux d'avancement de 80 %, ajoute-t-il. «Pour le moment, nous n'avons qu'un modeste foyer de jeunes qui abrite des parties de dominos, une salle de boxe et une autre des arts martiaux, mais qui fonctionnent avec des moyens dérisoires», rappelle Younès. «Même les associations ne jouent pas le jeu et ne font rien pour promouvoir la culture au niveau local», regrette-t-il. Les habitants se plaignent en outre de la pénurie d'eau et des coupures fréquentes du courant électrique. «Si ce n'est pas le problème de l'eau, c'est celui de l'électricité. Les coupures se font à tour de rôle. Le premier problème se pose en été et le seconde en hiver», tempête un quadragénaire. Celui-ci note que le projet de raccordement de leur localité à la station de dessalement de Cap Djenet n'est pas encore lancé. «C'est inadmissible ! La station est presque achevée mais les conduites devant alimenter les 120 000 habitants des localités avoisinantes ne sont pas encore entamées. Nos responsable veulent apparemment rééditer le scénario de Tamrassent ici», s'indigne-il. Concernant le secteur de l'habitat, la localité compte plus de 289 habitations précaires réparties sur 17 bidonvilles. Les constructions illicites et les taudis pullulent dans les quatre coins de la commune. Le P/APC précise que pas moins de 1600 logements de différentes formules sont lancés dans le but de répondre à la forte demande exprimée en la matière. Notre interlocuteur cite 500 logements qui sont en voie d'achèvement. Il a souligné que 150 unités seront attribuées pour les habitants de la cité attenante au siège de l'APC. Une cité qui a été construite par les colons en 1958. Ses occupants qui s'inquiétaient des risques de l'amiante et souffraient de l'exiguïté des pièces avaient, pour rappel, manifesté leur colère à maintes reprises pour réclamer leur recasement dans des logements décents. Un autre quota du même programme est destiné pour le recasement des 167 familles classées dans la catégorie «rouge éclaté» et qui occupent des chalets depuis le séisme de 2003.