L'émir de la seriat Takhoukht, Mohand Ouramdhane, plus connu sous le sobriquet d'El Khechkhache, ne sévira plus. Il a été mis hors d'état de nuire au cours d'une opération des forces de sécurité près de Tizi Ouzou. L'élimination de ce chef terroriste est un coup dur pour les groupes armés activant en Kabylie, notamment la phalange de Beni Douala de l'ex-GSPC, désormais amoindrie de ses deux chefs puisque l'adjoint d'El Khechkhache a été abattu dans le même coup de filet réalisé par les éléments de l'ANP, lundi vers 16h, à Ihesnaouene, à 5 km au sud de Tizi Ouzou. Cette importante perte dans les rangs de l'ex-GSPC permettra certainement de mettre fin au diktat des individus armés qui opèrent sous la coupe d'El Khechkhache, notamment dans la région de Beni Douala. Cet émir au parcours sanglant a à son actif plusieurs actes terroristes perpétrés dans la wilaya de Tizi Ouzou. Depuis 2003, année où il est monté au maquis, cet enfant d'Ath Aïssi est connu comme l'un des redoutables activistes armés en Kabylie. D'ailleurs, il a été plusieurs fois reconnu par ses victimes dans des faux barrages dressés, notamment, dans les environs de Beni Douala. «El Khechkhache était, les premiers temps, dans les réseaux de soutien au terrorisme avant de rejoindre carrément les groupes armés. Il est connu de tous dans la commune. Il était plusieurs fois dans les faux barrages dressés dans la région», nous a confié un citoyen de la localité. Ce responsable de l'ex-GSPC en Kabylie était derrière des actes terroristes aussi bien à Beni Douala qu'à Tizi Ouzou. Ses éléments ont ciblé, à plusieurs reprises, le siège de la garde communale, faisant souvent des victimes. Des accrochages ont eu lieu entre ses acolytes et les forces de sécurité même au niveau du chef-lieu de la commune. Le dernier en date remonte au mois août, où un policier a été blessé lors d'un échange de coups de feu. Ce sinistre émir avait plongé la daïra de Beni Douala et ses environs dans un climat de terreur. En juillet 2010, il a revendiqué l'attentat kamikaze qui avait ciblé la brigade de gendarmerie au chef-lieu de la commune d'Ath Aïssi qui avait été ébranlée, à l'aube, par l'explosion d'une voiture piégée. Un citoyen, gardien de la mairie, et huit gendarmes avaient trouvé la mort dans cette attaque, qui a provoqué également beaucoup de dommages sur les habitations et les commerces alentours. Le palmarès sanglant de ce chef terroriste ne s'arrête pas là, puisqu'il a été à l'origine d'autres actes. Avec ses acolytes, aux Ouadhias, durant le mois de Ramadhan dernier, il s'est emparé du véhicule d'un automobiliste pour ensuite le charger d'explosifs en vue d'un attentat-suicide contre les locaux de la première sûreté urbaine de la ville de Tizi Ouzou qui avait fait 33 blessés. Quelques jours plus tard, un groupe d'individus armés dirigé par El Khechkhache a attaqué la voiture du chef de la sûreté de daïra de Beni Douala, touchant mortellement le chauffeur, un policier, et un transporteur qui était de passage lors de l'attaque. Ce chef de l'ex-GSPC est connu aussi comme l'auteur des kidnappings enregistrés notamment à Tala Bounane, sur la route de Beni Douala, et à 7 km au sud-est de la ville de Tizi Ouzou. Plus de dix rapts ont eu lieu à cet endroit depuis cinq ans. Entrepreneurs et industriels sont les cibles privilégiées des groupes d'El Khechkhache. En mai 2011, un jeune de 21 ans, fils d'un commerçant, a été enlevé puis relâché après 60 jours de captivité grâce à la mobilisation de la population qui a entrepris des actions, exigeant sa libération. En novembre 2011, c'est un cardiologue qui a fait l'objet d'un rapt par le même groupe. Il a été séquestré pendant 20 jours dans les maquis du GSPC avant d'être libéré. El Khechkhache a été souvent traqué par les forces de sécurité jusqu'à son élimination, lundi, à Azib Ahmed, à Ihesnaouene, dans une embuscade des éléments de l'ANP au moment où il s'apprêtait à emprunter une piste qui mène vers la forêt. Rappelons qu'il a été nommé responsable de la phalange de Takhoukht après l'élimination de son chef, Zakaria Abdelkader, au lendemain du spectaculaire coup de filet réalisé par l'ANP à Aït Khelfoun (Beni Douala), où 12 terroristes ont été abattus après une longue nuit très agitée durant laquelle les forces de sécurité ont même utilisé des hélicoptères pour venir à bout de ces islamistes armés. Ces dernières années, le GSCP a été diminué à la faveur de plusieurs opérations des forces de sécurité qui se sont soldées par la mise hors d'état de nuire de certains de ses importants éléments, notamment en Kabylie. En novembre 2007, c'est le trésorier du GSPC, Sadaoui Abou El Haïthem qui a été éliminé près d'Azazga. Il avait été pris en filature à partir d'Alger par une unité spéciale de l'ANP. En septembre 2008, le conseiller militaire de Droukdel avait été abattu dans la région de Tadmaït, sur les monts de Sidi Ali Bounab. A Mizrana, Mourad Mesrour alias Laâwer a été mis hors d'état de nuire en 2009.