S'il est vrai que les constructions illicites sont légion à Batna, il n'en demeure pas moins que les autorités publiques ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Dans la matinée d'hier justement, les habitants du quartier Z'mala étaient surpris par le charivari qu'ont causé des engins (pelleteuses et Bull) venus pour accomplir une mission de démolition. Mohamed Sahraoui, chef de daïra de Batna, accompagné de Ali Melakhsou, président d'APC, soutenus par la force publique, étaient aussi de la partie. L'opération de démolition qui concernait 23 bâtisses d'une moyenne de 3 étages chacune, s'est mise en branle face à des propriétaires ébahis qui, dans une expectative absolue, regardaient s'effondrer leurs œuvres sans rien oser. Un pari qu'ils savaient perdu d'avance, devaient-ils se dire. D'autant qu'il s'agit de cadres qui n'ignoraient pas les lois mais qui auraient certainement profité du laxisme des autorités qui pendant longtemps ont fermé les yeux sur le phénomène. Une réaction à l'opposé de celle des propriétaires de maisons à Hamla qui, la dernière semaine du mois de décembre 2011, ont opposé une résistance et ont cherché à bloquer l'opération de démolition qui les a concernés. Une résistance qui semble durer puisqu'ils viennent, en cette première semaine de la nouvelle année, de reprendre les travaux sur les lieux mêmes où une action de démolition similaire a eu lieu. Le wali de Batna, lors d'un conseil autour du développement de la ville de Batna, dira: «La ville de Batna est entourée de quartiers mal structurés et dépourvus d'infrastructures minimes; ce sont des bombes à retardement.» Il s'agit de Z'mala, Douar Eddis, Haï Selsabil, Kechida et Hamla. Des méga-quartiers qui se sont développés à l'ombre de la décennie noire où l'attention de l'Etat était retenue par le sécuritaire. «Construisez d'abord, ensuite vous régulariserez», était la réglementation d'alors. Seulement, la quasi-totalité de ceux qui ont construit n'ont pas répondu à l'application de la loi 08-15 fixant les règles de mise en conformité des constructions et leur achèvement. Maintenant que les autorités ont décidé de passer à l'acte, la persévérance doit s'imposer et que ces actions ne soient pas de simples coups de semonces.