L'Opep devrait, sans grande surprise, décider aujourd'hui de maintenir l'actuel plafond de production fixé à 28 millions de barils par jour. Cette éventualité a commencé à se profiler déjà début janvier lorsque les cours du pétrole ont repris leur mouvement haussier et se sont par là suite rapprochés de leurs records de la fin août 2005. La réunion extraordinaire d'aujourd'hui à Vienne a été décidée au Koweït, le 12 décembre 2005, au cours d'une autre réunion extraordinaire. Pour l'Opep, il fallait se rencontrer pour étudier le marché et examiner la possibilité d'une réduction au deuxième trimestre qui est généralement marqué par une baisse de la demande d'environ 2 millions de barils par jour à cause de la fin de l'hiver. Entre-temps, il s'est avéré que la croissance économique mondiale avait bien repris et que la demande en pétrole restait robuste. D'autres facteurs géopolitiques et la baisse de la production en Irak et au Nigeria ainsi que le conflit sur le nucléaire entre l'Iran et les pays occidentaux ont poussé les prix vers le haut, au-dessus de la barre des 65 dollars le baril. Avec ces données, l'Opep ne pouvait que rassurer le marché en excluant une réduction de la production. Samedi dernier à Alger, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, déclarait déjà : « Je pense que le consensus qui semble se dégager sur la base des déclarations des uns et des autres est le maintien du plafond de production. » Hier à Vienne, le ministre saoudien, Ali Al Nouaimi, a confirmé la tendance générale en déclarant : « Avec des prix au-dessus de 67 dollars le baril, je ne vois aucun besoin d'abaisser la production. » Même le ministre iranien a évité de parler de sa proposition d'une réduction. Hier, il déclarait que l'Opep allait étudier les conditions du marché et prendre une décision collective. Hier dans l'après-midi, le brut était coté à plus de 67 dollars à New York. Tandis qu'à Londres, le brent était proche des 66 dollars.