L'Opep devrait sans grande surprise maintenir son plafond de production officiel à 28 millions de barils par jour et continuer à mettre à la disposition du marché deux millions de barils par jour en cas de demande supplémentaire. C'est ce qui ressort des différentes déclarations faites par les ministres du pétrole des pays membres de l'Organisation qui sont, depuis vendredi, dans la capitale du Koweït, où se tiendra aujourd'hui la réunion extraordinaire programmée au mois de septembre passé. Toutefois, il n'est pas exclu que l'Organisation décide de la tenue d'une nouvelle conférence extraordinaire vers la fin du mois de janvier ou au début du mois de février de l'année prochaine 2006. Cette réunion devrait servir à étudier le comportement du marché et voir dans quelle mesure la baisse de la demande au deuxième trimestre pourrait influencer les prix. Certains pays membres de l'Opep, à l'image du Qatar, redoutent une chute brusque des prix en cas de baisse prononcée de la demande à la fin de l'hiver, dans la mesure où les stocks sont bien pourvus. Ce maintien du plafond de production avait déjà été entrevu vers la fin du mois de novembre dernier par le président en exercice de l'Opep ,le ministre koweitien du Pétrole, cheikh Ahmad Fahd al-Sabah. Malgré une chute des prix de 14 dollars le baril, enregistrée sur le marché (depuis le record des 70,82 dollars le baril, le 30 août dernier à New York), l'Opep a refusé de parler de réduire la production à l'approche de l'hiver afin d'éviter une nouvelle surchauffe au niveau des prix. Toutefois, certains pays n'ont pas hésité à parler publiquement d'une possible baisse de la demande à la fin de l'hiver, qui entraînerait une chute des prix. Actuellement, les prix se sont consolidés dans une fourchette qui va de 54 à 60 dollars avec une volatilité prononcée. Ce niveau des prix arrange bien les pays producteurs et il ne gêne pas trop la croissance économique mondiale. Surtout s'ils restent stables en dessous de la barre des 60 dollars.Hier, le ministre libyen a bien résumé l'état d'esprit général en déclarant à la presse : « Nous voulons que la production reste la même. » Et d'ajouter : « Les prix ne sont pas trop élevés et tout le monde est content. » Si l'Opep, qui a gelé sa fourchette des prix à 22-28 dollars le baril, n'a pas encore fixé de nouveaux seuils minimum ou maximum pour le prix du baril de pétrole, quelques ministres évoquent des hypothèses. Ainsi, le ministre émirati du Pétrole, Mohammad Al-Hameli, a estimé samedi qu'un prix équitable du brut devrait se situer entre 40 et 50 dollars. Cette idée d'une nouvelle fourchette pourrait être discutée par la conférence aujourd'hui, même si aucune décision officielle n'est prise à ce sujet, en attendant la prochaine réunion extraordinaire qui pourrait être décidée par la conférence du Koweït et qui, pour rappel, se tiendrait probablement à la fin du mois de janvier ou au début du mois de février 2006.