Comme il fallait s'y attendre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé de laisser inchangé son plafond de production lors de sa réunion tenue hier à Vienne. Les ministres des pays membres de l'OPEP avaient déjà laissé entrevoir cette option de maintien dès leur arrivée à Vienne pour assister à la conférence ordinaire du printemps. Le facteur fondamental qui a présidé à cette option est la bonne tenue des cours du pétrole depuis le début de l'année malgré une demande mondiale qui n'arrive pas à décoller. En effet, avec un prix moyen de près de 76 dollars depuis le début de l'année et des cours qui se situent autour des 80 dollars le baril ces derniers jours, les pays membres de l'OPEP ne pouvaient pas espérer meilleure situation alors que les effets de la crise économique mondiale sont encore là. Le baril de pétrole à 30 dollars de décembre 2008 est un lointain souvenir. De plus, ce niveau de 80 dollars le baril est obtenu alors que la surproduction des pays membres de l'OPEP est d'environ deux millions de barils/jour par rapport au plafond officiel de production décidé en décembre 2008 qui est de 24,48 millions de barils/jour. Ainsi, et selon le communiqué publié à la fin de la conférence, les ministres du Pétrole des pays membres de l'OPEP ont convenu de maintenir leurs quotas de production inchangés. Les quotas qui ont été décidés en décembre 2008 et sont entrés en application le 1er janvier 2009 restent inchangés après la réduction de 4,2 millions de barils/jour entamée durant le dernier trimestre 2008. Dans le communiqué qui fait aussi office de déclaration de la conférence, les ministres des pays membres de l'OPEP ont réitéré leurs engagements à respecter leurs quotas de production individuellement. Cet aspect a dû être imposé par les pays membres qui ne dépassent pas de beaucoup leur quota de production et constitue surtout un rappel aux autres pays membres qui « exagèrent » dans la mesure où le dépassement du plafond de production se situerait à près de 2 millions de barils/jour. Ce qui semble être un record. Mais malgré cela, l'OPEP a refusé de revoir à la hausse le plafond de production et légaliser le dépassement. Une manière comme une autre d'envoyer un signal au marché pour éviter un recul des prix et lui signifier qu'il est toujours possible aux pays membres de revoir à la baisse leur production malgré le dépassement. Hier en fin d'après-midi, le pétrole brut était à 82,25 dollars le baril à New York, tandis que le brent était à 81,13 dollars le baril.