Les propos tenus lundi 30 janvier par Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, à l'égard du chef du gouvernement n'ont pas laissé indifférents les représentants du RND. Chihab Saddik, responsable au niveau du parti, a été virulent envers le partenaire au sein de l'alliance. Il a qualifié le FLN de parti archaïque ayant une vision rentière et étroite. Le RND, selon lui, se situe dans une vision totalement différente et plus évoluée. « Une vision moderne, réaliste et pragmatique », a-t-il dit. De l'avis de M. Chihab, M. Belkhadem a prêché par excès partisan en déclarant que les propos de M. Ouyahia, par rapport aux augmentations de salaires, n'engagent que sa propre personne et non celle du gouvernement. « En tant que membre du gouvernement, M. Belkhadem n'a pas à se désolidariser des décisions émanant du chef du gouvernement. Mais dans ce cas de figure, nous constatons que le secrétaire général du FLN a privilégié la position partisane. A notre tour, nous pensons que les déclarations de M. Belkhadem n'engagent que lui « a déclaré notre interlocuteur indiquant que les propos de M. Ouyahia, lors de la cérémonie de clôture de la session du Conseil de la nation, ont été mal interprétés. Selon M. Chihab, le chef du gouvernement n'a nullement remis en cause la revendication sociale des travailleurs. Le chef du gouvernement a, selon lui, posé le problème relatif à l'aspect économique. Un autre représentant du RND s'est voulu plus explicite. Il fera remarquer que M. Ouyahia n'a pas été excessif ni méprisant par rapport aux travailleurs mais plutôt réaliste. Selon ce responsable, M. Ouyahia a reconnu qu'il y a un besoin urgent d'augmenter les salaires en soutenant que la revendication des travailleurs est pressante, mais le problème est de trouver la source du financement. Notre interlocuteur est convaincu que M. Ouyahia a laissé la porte ouverte : en tant que chef de l'Exécutif, il n'a pas les moyens d'augmenter les salaires et il n'a pas le droit de puiser dans l'argent des hydrocarbures. « M. Ouyahia a laissé les portes de l'espoir ouvertes. La question des salaires fera l'objet de débat au sein de la tripartite. Le président de la République peut également intervenir », a indiqué notre source. Le même responsable a estimé que le FLN passe par une phase difficile et son premier responsable use de tous les moyens pour détourner l'attention en transposant les problèmes ailleurs. “Nul n'ignore que M. Belkhadem vise le poste de chef de gouvernement. Toutefois, ce dernier doit en contrepartie savoir que seul le Président a les prérogatives d'opérer un tel changement », a-t-il relevé. Concernant l'alliance présidentielle, M. Chihab a affirmé que chaque parti est indépendant quant à l'application de son propre programme. “Les trois partis sont aujourd'hui alliés sur un seul objectif qui est l'exécution du programme du président de la République. Programme pierre angulaire des réformes. Chaque formation garde sa nature et se battra dans le cadre des prochaines élections législatives pour décrocher le maximum de voix », a-t-il dit. Pour lui, M. Belkhadem essaye de freiner les réformes engagées par le premier magistrat du pays en contredisant le chef de l'Exécutif. Pour sa part, Miloud Chorfi, porte-parole du RND, pense qu'il est de bonne guerre que chacun tente de se défendre. L'enjeu, selon lui, ce sont les élections législatives et locales de 2007. « Le RND est devenu la première force du pays et a enregistré l'adhésion de centaines d'élus dans ses rangs grâce à son programme qui favorise les réformes », a souligné M. Chorfi