Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, ne s'oppose pas à la désignation d'un gouvernement technocrate pour assurer l'organisation des législatives du 17 mai prochain. « Je ne suis pas contre, mais la décision dépend du président de la République », a-t-il déclaré à l'issue de la réunion de l'Alliance présidentielle, tenue hier au siège national du FLN, à Alger. La demande du départ du chef du gouvernement actuel et de son staff a été émise, rappelons-le, par de nombreux partis politiques au lendemain de la convocation du corps électoral et de la fixation de la date des prochaines législatives. Cette revendication a été justifiée par le souci d'organiser des élections libres et transparentes. La désignation d'un gouvernement technocrate serait, selon les représentants des partis, un premier pas en vue de bannir la fraude électorale. Selon Abdelaziz Belkhadem, les partis de l'Alliance, à savoir le RND, le FLN et le MSP, « sont pour la transparence des élections et prêts à recevoir toute proposition émanant de la classe politique ». Interrogé sur le projet de l'amendement de la loi électorale, qui devrait avoir lieu avant les prochaines échéances électorales, Abdelaziz Belkhadem a affirmé que cela interviendra après les législatives. « Nous ne voulons pas amender cette loi en ce moment. Si nous le faisons, certaines parties vont dire qu'ils se sont taillés une loi sur mesure », a-t-il expliqué. L'orateur, qui a pris officiellement la présidence de l'Alliance, a ajouté que les membres de cette entité vont introduire des amendements de la loi électorale à la nouvelle Assemblée populaire nationale. « Nous nous sommes entendus aujourd'hui de soumettre à la nouvelle assemblée, issue des prochaines législatives, des amendements de cette loi », a-t-il annoncé. La coalition, selon lui, demandera aussi l'amendement des codes communal et de wilaya. Le FLN semble avoir convaincu « ses partenaires de l'alliance » de la nécessité de changer le mode des élections au niveau de ces deux institutions (APC et APW). « Nous allons faire tomber la proportionnelle », a-t-il martelé. Interrogé sur le remaniement gouvernemental qu'il avait souhaité, Abdelaziz Belkhadem s'est montré évasif. Il a précisé d'abord que seulement le chef de l'Etat est habilité à introduire des changements au sein du gouvernement. Mais il ne s'est pas arrêté là. Le chef du gouvernement a nié avoir déclaré qu'il avait saisi le président de la République par écrit à ce sujet. « Je n'ai jamais dit que je l'ai saisi par écrit », a-t-il répondu. Or, lors de son passage, le 4 janvier dernier, au forum de la Chaîne II de la Radio nationale, Abdelaziz Belkhadem a bel et bien dit qu'il avait saisi le chef de l'Etat pour effectuer un remaniement du gouvernement et qu'il l'avait fait même par écrit. « Je souhaiterais un remaniement au sein du gouvernement. Pour quelqu'un qui occupe un poste de responsabilité comme moi, le souhait est suivi d'actes. J'en ai parlé au président de la République et je l'ai saisi par écrit », avait-il souligné dans une déclaration rapportée par tous les médias nationaux. S'agissant du projet de la révision constitutionnelle, le secrétaire général du FLN a réitéré l'attachement de son parti à ce projet. Toutefois, a-t-il enchaîné, la présentation de ce dernier ne sera faite que par le président Bouteflika. Concernant les ministres dont les noms ont été cités lors du procès Khalifa, qui se déroule actuellement au tribunal criminel de Blida, le premier responsable du gouvernement s'est abstenu de faire des commentaires. « Si la justice décide de les juger, elle va le faire », s'est-il contenté de dire. Par ailleurs, les partis de l'Alliance présidentielle semblent avoir peur du devenir de leur coalition après les législatives. Les chefs des trois partis n'ont pas cessé, tout au long de la rencontre d'hier, d'appeler au respect mutuel lors de la campagne électorale et de rappeler l'importance du maintien en vie de l'alliance.