Manipulation ou incompétence ? Mouloud Blidi, père de Manil (Bébé Manil), ne sait plus qui croire, la CNAS algérienne ou le CHU de Lyon en France ? Hier, ce père, qui se bat depuis des mois pour arracher une prise en charge pour opérer son enfant en France, a été contacté par la CNAS. Après lui avoir remis un document lui accordant la fameuse prise en charge, M. Blidi ne perd pas de temps et dépose les passeports au consulat de France à Alger afin d'obtenir un visa. Habitué aux fausses promesses et à une bureaucratie pour le moins cruelle, le père de Manil tient à confirmer la «bonne nouvelle». Il prend attache avec l'hôpital de Lyon dont le staff médical est prêt à accueillir le bébé à condition que la partie algérienne paie les frais des soins avant l'opération. A sa grande surprise, M. Blidi apprend que le professeur Yves Bertrand devant opérer son fils n'a fixé aucun rendez-vous et n'a pas reçu l'aval de sa direction. «La CNAS m'a délivré une prise en charge, certes, mais les Français n'ont pas donné le feu vert tant que le coût de l'opération ne sera pas honoré par la CNAS. Car les hôpitaux français susceptibles d'accueillir mon fils ont décidé de mettre de côté le contentieux financier opposant la CNAS à la Sécu française, pour causes d'impayés antérieurs. Mais ils exigent tout de même de payer le montant de l'opération qui est de 300 000 euros», indique Mouloud Blidi. Contacté par El Watan Week-end, le CHU de Lyon affirme n'avoir reçu aucun accord de l'administration de l'hôpital et que le médecin en question n'avait même pas eu écho de la prise en charge de la CNAS. «Je ne demande pas que la France soigne mon fils à ses frais, je demande seulement qu'on débloque la situation quel que soit le litige entre les deux parties, algérienne et française, car il y va de la vie d'un bébé de 8 mois. La CNAS sait bien que la prise en charge doit être suivie du payement du montant de l'opération. Pourquoi cela n'a pas encore été fait ?» s'exclame le papa. Manil Blidi est atteint d'une maladie héréditaire provoquée par la transmission d'un gène défectueux de la maman aux enfants de sexe masculin, les privant ainsi de toutes leurs capacités immunitaires. Manil doit impérativement bénéficier d'un don de moelle osseuse dont sa sœur, Manel, âgée de 5 ans, est le seul donneur compatible, afin de survivre, contrairement à son frère qui est décédé à l'âge de 7 mois, l'an dernier.