Un appel aux dons a été lancé par de nombreux citoyens en Algérie et à l'étranger. Des actions sont prévues en Irlande et à Paris la semaine prochaine. Sa photo circule sur internet depuis des semaines. Un sourire plein d'éclat. Manil, un bébé de 7 mois, cache pourtant derrière sa petite mine attendrissante une maladie rare qui peut lui coûter la vie s'il n'est pas opéré au plus vite. Atteint d'un SCID-X ou Déficit immunitaire combiné sévère (DICS) lié au chromosome X, sa guérison dépend d'une opération chirurgicale des plus simples : un don de moelle osseuse. Sa sœur Manel, âgée de 5 ans, est le seul donneur compatible. Mais celle-ci ne peut être effectuée en Algérie faute de moyens et de compétences adéquates. Les parents de Manil ont justement formulé une demande à la Commission médicale nationale chargée des transferts des malades à l'étranger, qui a donné son accord de principe pour que la prise en charge de l'enfant entre dans le cadre des conventions intergouvernementales. Mais grand couac : les hôpitaux français contactés, par les parents de Manil, bloquent le dossier de l'enfant – ainsi que ceux de beaucoup d'autres malades algériens – au motif d'impayés par la Caisse nationale d'assurances sociales (CNAS) de précédentes prises en charge. Situation de grande détresse, donc, pour cette petite famille soumise à un véritable calvaire quotidien pour préserver la vie de l'enfant. Mouloud Blidi, père de Manil, refuse pour autant d'être fataliste : «Mon épouse et moi-même avons perdu, en 2010, le frère aîné de Manil, Zakarya, à l'âge de 7 mois, justement porteur de cette même maladie héréditaire provoquée par la transmission d'un gène défectueux de la maman aux enfants de sexe masculin, les privant ainsi de toutes leurs capacités immunitaires et nous voulons nous battre pour sauver Manil, car sa maladie n'est pas une fatalité», explique-t-il. L'opération coûte 200 000 euros. Une collecte en attendant que la CNAS agisse «L'intervention coûte 200 000 euros et cette opération donne de bons résultats sur le long terme, car elle permet au bébé de stimuler sa propre moelle osseuse et de produire son immunité !», explique Mouloud. Cet espoir fait actuellement vivre Mouloud Blidi et son épouse, qui avouent vouloir se battre pour tous les autres «Manil» d'Algérie. Ils seraient des dizaines à souffrir de cette pathologie dans le pays. Certains en meurent sans que le diagnostic ne soit établi. «Le 24 décembre, nous allons organiser un concert de solidarité à la salle Atlas, sous l'égide de la Radio algérienne, pour lancer une association qui va œuvrer pour la création d'un centre national de greffe en Algérie», précise le papa. En attendant que la CNAS réagisse à la problématique des impayés de la prise en charge des malades algériens à l'étranger, notamment en France, un appel aux dons a été lancé par de nombreux citoyens, en Algérie et à l'étranger. Des actions sont prévues en Irlande et à Paris, la semaine prochaine, et un rendez-vous a été fixé au restaurant Havana du centre commercial de Bab Ezouar qui abritera, demain à partir de 19h, un dîner festif pour collecter des dons en faveur du bébé.