“Les hôpitaux français exercent une pression sur les parents des malades pour nous faire du chantage”, a estimé un responsable de la Cnas. Cette déclaration est venue en réponse aux propos de Mouloud Blidi, papa de Manil. Rencontré, avant-hier, à la direction générale de la Cnas de Ben Aknoun, notre interlocuteur a indiqué que “ces dirigeants français n'ont pas envie d'être soumis aux contrôles financiers pour nous soutirer plus d'argent. Nous n'avons aucune dette envers les hôpitaux français, c'est seulement de la manipulation”. En effet, ce responsable vérifie tous les dossiers avant de donner son accord pour la prise en charge des malades à l'étranger. “Il y a des établissements français qui exigent que les patients soient admis une semaine avant l'intervention. Ce n'est pas un hôtel mais un hôpital. Nous payons seulement les demandes importantes : l'intervention et le suivi médical après l'opération”, a-t-il signalé. Concernant le cas de Manil, le responsable affirme être bien au courant de cette affaire et qu'il possède même un service consacré au petit. “Nous sommes entièrement d'accord pour la prise en charge de cet enfant. Mais l'opération est très lourde et délicate, ces hôpitaux ne veulent pas s'engager de peur d'échouer”, a-t-il souligné. Notre interlocuteur a précisé avoir fait une demande à l'hôpital de Lyon et ils sont toujours en attente d'une réponse favorable. “Ils ne vont pas accepter car ils ne seront pas capables de réaliser cette intervention. Ils nous ont envoyé un devis et nous avons accepté mais depuis, nous n'avons plus de contact”, a-t-il dit. Concernant, l'hôpital Necker pour enfants malades, l'administration a été négative pour des raisons d'organisation. “Nous n'avons pas la possibilité de le prendre en charge compte tenu de la charge de travail actuelle et du programme de greffe déjà établi”, signé par le Pr Fischer, le 27 décembre, paru dans un document remis au responsable de la Cnas. En outre, notre interlocuteur maintient la théorie du chantage de la part de ces étrangers pour obtenir plus d'argent de la Cnas. “Ces médecins qui renvoient nos malades confirment leur incompétence. L'Etat devrait changer la situation en fournissant les moyens nécessaires”, a-t-il souligné. Et de préciser : “Nous allons faire, tout notre possible pour Manil.” Par ailleurs, il est exaspéré par la réaction de ces professionnels qui s'adressent directement à Mouloud Blidi. “Ils doivent saisir la Cnas et non pas les parents ! Pourquoi un professeur répond-il au papa, alors que l'administration ne dit rien ?” s'est-il interrogé. H. M.