Les militants du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie n'ont pas pu marcher, hier, pour célébrer le nouvel an berbère, Yennayer 2962. Cette manifestation a été empêchée par la police. Loin de se décourager, les «autonomistes» ont organisé un rassemblement en face du portail de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, sur la chaussée, bloquant la circulation durant toute la matinée. Afin de dissuader plus d'une centaine de manifestants, un impressionnant dispositif des forces antiémeute a été mis en place. Ainsi, les militants du MAK ont scandé des slogans en faveur de l'autonomie de la Kabylie et de l'officialisation de tamazight. «C'est une honte. Ils nous interdisent même de fêter Yennayer dans notre pays», tonne une militante qui dénonce le pouvoir pour avoir interdit cette marche. Le nouveau président du MAK, Bouaziz Aït Chebib, élu en décembre 2011 à l'issue du 2e congrès du Mouvement, a déclaré : «Cette interdiction et l'usage de la force sont la preuve que le régime a peur pour sa survie. Il ne changera jamais.» S'adressant à la foule, il a ajouté : «Aujourd'hui, il nous appartient de sauvegarder notre identité et notre histoire, puisque le pouvoir s'y oppose.» Au sujet de la perspective des prochaines élections, le MAK, selon l'orateur, «va mener campagne pour le boycott. Il n'y aura pas de vote en Kabylie.»