Plusieurs centaines de personnes, environ 500 selon des observateurs et plus d'un millier, selon les organisateurs, ont répondu, hier, par leur présence à l'appel à la marche lancé quelques jours auparavant par la section universitaire du mouvement pour l'autonomie de la Kabylie, MAK, dans le cadre de la célébration de Yennayer, premier jour de l'an 2959 du calendrier berbère. La marche s'est ébranlée du portail de l'université Mouloud-Mammeri vers 11h30, soit une heure et demie de retard par rapport à l'heure de départ prévue initialement, pour se terminer devant l'ancienne mairie de Tizi Ouzou, sise au centre-ville. La foule, composée essentiellement d'étudiants de l'université de Tizi Ouzou et des membres de la direction du MAK, a traversé les artères principales de la ville, telles que la rue Lamali qui longe l'hôpital Nédir-Mohamed et le boulevard Abane-Ramdane, tout en scandant les slogans habituels et chers au mouvement de Ferhat M'henni qui était, curieusement et contrairement à ses habitudes, le plus grand absent de cette manifestation. “La Kabylie autonome”, “Tamazight à l'école”, “pouvoir assassin” sont entre autres les slogans scandés tout au long de cette marche qui s'est déroulée sous le regard indifférent de nombreux passants et qui s'est achevée avec une prise de parole des militants du MAK qui ont insisté pour faire du 12 janvier une journée fériée. Pour rappel, avant la marche, le MAK a rendu publique une déclaration dénonçant “la politique d'appauvrissement économique de la Kabylie que mène le pouvoir central et ce, en délocalisant des projets inscrits et en décourageant tout investisseur potentiel par un climat de terreur permanent”. L'islamisme qui a tendance à prendre des proportions alarmantes en Kabylie et ce qu'il appelle “la neutralité complaisante des services de sécurité” ont été aussi dénoncés à travers ce même communiqué du MAK. Samir LESLOUS