Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Ali Laskri, a présidé hier un conseil de la fédération de Béjaïa dont les débats se sont déroulés à huis clos. Elargie à la société civile et autres sympathisants du parti, la rencontre s'est tenue dans une salle archicomble de la Maison de la culture de Béjaïa. Mais sans la presse, invitée à quitter la salle après l'ouverture des débats. Deux tendances diamétralement opposées partagent militants et sympathisants du parti quant à la position à prendre vis-à-vis des législatives de mai prochain. Devant une décision «difficile» à prendre, les instances du parti tentent de balayer le terrain et permettre un «consensus le plus fort pour la prise de décision». «Notre frère Hocine Aït Ahmed a recommandé l'évaluation de tous les scénarios possibles», a déclaré Ali Laskri à l'ouverture de la réunion. Deux options se déclinent, en fait. Les participationnistes veulent, entre autres arguments, enclencher une dynamique à même de renforcer les rangs du parti qui gagnera à rompre, cette fois-ci, avec la politique de la chaise vide. Tout porte à croire que cette option sera défendue bec et ongles par des voix plus ou moins influentes au sein du FFS. Le document de préparation de la convention nationale, que le FFS tiendra à Alger le 11 février prochain, fait d'ailleurs la part belle aux «avantages», visiblement nombreux, une dizaine, de la participation. Il y est ainsi avancé, dans ce registre, «l'accès aux médias lourds», la possibilité qu'auront les futurs députés FFS de «briser» autant «l'unanimisme que veut imposer le pouvoir à la classe politique» que «la façade démocratique pour mieux exprimer le vécu et les aspirations de la population». Cependant, si l'option passe, le FFS posera des préalables. Il conditionnera sa participation «par exemple, à l'abrogation des lois qui visent à verrouiller davantage les champs politique et médiatique». La commission de stratégie politique du parti ne note que deux inconvénients, et pas des moindres, d'une éventuelle participation qui «peut s'apparenter à une caution à la démarche visant à consolider une dictature». Le travail qui attend le FFS est «de convaincre les citoyens d'aller voter». Parce que l'autre inconvénient est lié au «risque alors de défection de l'électorat qui ne croit pas aux élections». Pour rester dans la logique de la démarche du FFS qui a rejeté le dialogue engagé dernièrement par le pouvoir dans le cadre des «réformes» politiques, une partie des cadres et militants du parti d'Aït Ahmed est pour le boycott des prochaines législatives. Le document de la commission de stratégie politique énumère quatre avantages de cette option, dont celui d'«accompagner le peuple dans son refus des mesures du pouvoir en demeurant à ses côtés, notamment dans sa désaffection de ces législatives». Le boycott, lui, fait encourir au FFS le «risque d'absence d'impact sur la société», son «exclusion des médias pour mener la campagne», et, entre autres inconvénients soulignés, «laisser le champs libre au pouvoir et à ses supplétifs à l'intérieur et à l'extérieur de l'APN». En attendant sa convention nationale, le FFS rappelle sa revendication pour une alternative démocratique et pacifique par l'instauration d'une deuxième République qui passe par une Assemblée constituante. «C'est une revendication inébranlable», a déclaré Ali Laskri.