Le premier secrétaire national du FFS, Ali Laskri, qui inaugurait, hier, à Tizi Ouzou, le cycle des conseils fédéraux programmés par son parti dans le cadre de la consultation de la base sur les prochaines échéances électorales, a annoncé que la tenue de la convention nationale sur ces échéances est fixée pour le 11 février prochain à Alger. Tout en soulignant l'importance “symbolique et politique” de cette convention nationale en ce moment, Ali Laskri qui effectuait sa toute première sortie dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis sa désignation à la tête du secrétariat national du FFS, en remplacement de Karim Tabbou, a expliqué qu'après la tenue des différents conseils fédéraux qui auront, durant tout ce mois, à discuter et enrichir le document préparé par la commission de stratégie politique du conseil national, l'ensemble de la réflexion sera transmise à cette même commission qui sera chargée d'élaborer la synthèse finale de l'argumentaire qui sera présentée et rendue publique lors de la convention nationale qui se tiendra le 11 février prochain. Le FFS tranchera-t-il donc la question de sa participation ou non aux prochaines élections législatives à l'occasion de ce rendez-vous ? Ali Laskri nuance : “je souhaiterais préciser que la convention n'a pas pour vocation à décider de notre position concernant les prochaines législatives”, a-t-il expliqué, soulignant que ce sera le moment de rendre public ce que nous aurons été en mesure de discuter dans toutes les instances du parti et de finaliser notre réflexion sur les thématiques qui nous paraissent essentielles. “La convention ne sera pas l'occasion de débattre de l'argumentaire, mais d'exposer la synthèse du débat qui aura eu lieu dans le parti, il est donc essentiel que ce débat ait lieu”, a insisté Laskri dans son intervention au cours de laquelle il n'a pas manqué de placer cet événement qu'il qualifie d'“important pour le parti” dans le contexte politique national et international actuel. S'agissant de ce dernier, Laskri estime que “les algériens sont appelés à se rendre aux urnes pour élire leurs représentants dans une situation régionale créée par ce qu'il est convenu d'appeler le Printemps arabe ; une situation fruit du télescopage de luttes populaires avec le jeu diplomatique, militaire et économique de grandes puissances”, alors que concernant le premier, le successeur de Karim Tabbou estime que “le changement pacifique tel que voulu par nos concitoyens exige la coopération des groupes dirigeants qui, pour l'instant, ne coopèrent pas”. “Au contraire, ils s'opposent à tout changement et défendent le maintien du statu quo quel qu'en soit le prix ; un prix exorbitant pour le pays, à la fois sur le plan interne que sur le plan externe”, a-t-il ajouté. Mais Ali Laskri ne perd pas espoir qu'à la veille du cinquantenaire de l'indépendance, une prise de conscience, même tardive, puisse éviter l'échec final et, dans le même mouvement, renouer avec les idéaux, l'enjeu et les objectifs de la Révolution algérienne. Il ne s'agit là que d'un vœu pieux pour Laskri qui avait tenu au préalable à déclarer que “nous n'avons pas la naïveté de croire que l'accès et l'exercice du pouvoir se fait à travers les institutions formelles”. Le premier secrétaire du FFS n'a pas manqué de s'interroger sur la chance de vivre des scrutins libres et ouverts et reprendre ainsi le cours interrompu de la transition démocratique il y a 20 ans, et aussi sur le droit de choisir librement nos représentants comme nos voisins tunisiens et marocains. Toutefois, malgré ce constat peu reluisant, le FFS dont la commission de stratégie politique a présenté son document de préparation de sa convention nationale, trouve 13 avantages contre 2 inconvénients seulement, à participer aux prochaines législatives. Si, aux yeux du FFS, sa participation a l'inconvénient de s'apparenter à une caution à la démarche visant à consolider la dictature à laquelle s'ajoute le risque de défection de l'électorat, elle aura par contre pour avantage, estime-t-il, de pouvoir, entre autres, sensibiliser la société, d'accéder aux médias, d'apporter la contradiction aux choix économiques désastreux du pouvoir, de se constituer en rempart devant la montée des radicalismes, de briser l'unanimisme que veut imposer le pouvoir à la classe politique et, à travers ses futurs députés, de mieux s'informer de la situation du pays. S.L.