A l'occasion du 20e anniversaire de la disparition de Ali Mecili, le premier secrétaire national du FFS, Ali Laskri a animé jeudi dernier une conférence-débat à la salle des fêtes de Naciria, une commune de l'Est de la wilaya de Boumerdès, sous le thème « Assassinats politiques ». Dans son intervention préliminaire, le conférencier a rappelé l'engagement de feu Mecili « pour l'instauration d'un Etat républicain ». « Il a été parmi les premiers à dénoncer la torture et les autres violations des droits de l'homme en Algérie. Il a été assassiné pour avoir rapproché, en 1985, Aït Ahmed et Ben Bella, deux grandes figures de la Révolution algérienne », soutient Laskri. L'orateur rappellera, à cette occasion, les circonstances dans lesquelles avait été tué Ali Mecili. « Il a été tué de trois balles de pistolet le 7 avril 1987, dans le hall de son immeuble, en rentrant chez lui, à Paris Ve. » Catégorique, Laskri lance à l'assistance composée essentiellement de cadres de son parti ainsi que des militants et des sympathisants : « Avec la complicité des services secrets français et la loi de l'omerta des dirigeants algériens, cet assassinat demeure à ce jour impuni. » Laskri n'a pu s'empêcher d'aborder les futures élections législatives que son parti a décidé de boycotter. Il estime, en faisant le lien entre la mort de Mecili et ce rendez-vous électoral, que « le combat que menait ce militant assassiné pour son engagement s'inscrit dans la lutte que livrent aujourd'hui ceux qui refusent de s'allier à ce système qui vise la normalisation du champ politique par la voix des élections ». « Quant aux partis en lice, nous savons que c'est une seconde nature chez eux. Ils attendent le partage du pouvoir en haut pour se partager les rôles en bas. » Ali Laskri, qui n'a eu de cesse de fustiger le pouvoir en place, a déclaré au sujet des ministres candidats : « Avec pareilles candidatures, on va droit à la reconduction du Parlement actuel, donc vers la reconduction du même système qui ne cesse de brader les richesses du pays. » Au sujet dudit bradage, il en veut pour preuve « le vote, par le Parlement de la loi sur les hydrocarbures le 19 mars 2005 ». « Ils ont choisi une date très significative, le 19 mars, date du recouvrement de notre souveraineté, pour brader nos richesses. Le retrait de ladite loi n'efface pas la trahison », lance-t-il. « Le FFS n'est pas otage du pouvoir et ne peut pas être complice de la normalisation », assène Laskri. Abordant le volet enseignement, le premier secrétaire du plus vieux parti de l'opposition s'indigne de « l'emploi d'universitaires dans le cadre de ce qu'on appelle le pré-emploi pour un salaire de 6000 dinars ». « Cet état de fait est une honte pour ceux qui représentent l'Etat algérien », dit-il encore. Rappelant les assassinats de Abane Ramdane, Khemisti, Krim Belkacem, Matoub, Mecili et Rabah Aïssat, parmi tant d'autres, le conférencier a conclu à « une guerre contre les civils ».