Tout le monde l'aura remarqué : le cerisier est en train de mourir à petit feu. Les vergers rétrécissent comme une peau de chagrin. Il n'y a pas si longtemps une fête des cerises était organisée chaque année à Larbaâ Nath Irathen pendant laquelle avaient lieu plusieurs manifestations sportives, culturelles et un concours des meilleurs producteurs. Il n'en subsiste que le souvenir. Mais pourquoi le cerisier est-il en train de disparaître et quelle en est la cause ? La réponse est dans un petit insecte : le capnode des arbres fruitiers qui attaque toutes les espèces à noyau et auquel le cerisier est si sensible. Si l'insecte adulte attaque les jeunes pousses et les feuilles, ce sont les larves qui causent les plus grands ravages. Un arbre peut en héberger jusqu'à trente. Elles creusent des galeries sinueuses et larges au niveau du collet et des racines et se nourrissent de la sève. Ces larves de 5 à 7 cm qui ressemblent à une queue de scorpion font un travail d'autant plus destructeur qu'il est souterrain. Ce qui aboutit à la mort de l'arbre au bout de 3 à 5 ans. Si on veut qu'il y ait une perspective quelconque pour la survie ou le développement du cerisier, il est nécessaire de trouver une forme de lutte appropriée. Des insecticides efficaces existent et le traitement est assez aisé : 100 g par arbre à épandre dans une cuvette que l'on confectionne autour du tronc, le traitement devant être fait deux fois l'an, la première semaine d'avril et, le deuxième, 6 semaines plus tard. Les agriculteurs ne semblent pas assez sensibilisés sur ce fléau. Ceux qui ont expérimenté le traitement l'ont trouvé efficace. Mais il est nécessaire que tous les arboriculteurs de la même zone traitent leurs vergers parce que l'insecte peut émigrer à partir d'un verger non traité. Il reste à peu près 250 ha de cerisiers sur les trois communes de montagne que sont Larbaâ Nath Irathen, Aït Oumalou et Aït Aggouacha. Les rendements de ces dernières années sont insignifiants. Les faibles surfaces plantées à la faveur du FNRDA (2,5 ha) sont vite attaquées et périclitent rapidement, ce qui décourage les nouveaux prétendants à la plantation. Il serait judicieux d'étudier la possibilité d'un traitement global, soutenu par l'Etat, de toute la zone du cerisier. C'est le seul moyen d'éradiquer pour une période cet insecte ravageur.