Les grévistes réclament l'aménagement des gares et l'annulation des sanctions prises contre les transporteurs ayant augmenté les tarifs. Rien ne va plus dans le secteur des transports dans la wilaya de Boumerdès. Près de 2000 transporteurs ont enclenché hier une grève illimitée pour réclamer la satisfaction des revendications soumises aux responsables concernés depuis plus d'une année. Cette action a engendré d'énormes désagréments à des milliers de voyageurs. Ces derniers se sont retrouvés bloqués au niveau des stations de bus, à attendre vainement un hypothétique moyen de transport pour rejoindre leur destination. Le recours à ce mouvement de débrayage a été décidé par l'Union nationale des transporteurs (UNAT), suite à l'anarchie qui règne dans ce secteur névralgique et l'accumulation des problèmes liés à l'octroi des permis d'exploitation de certaines lignes. Les protestataires réclament l'aménagement des gares routières des localités de la région, notamment celle du chef-lieu de wilaya pour l'amélioration de leurs conditions de travail. «Les stations de bus de Thénia, Dellys, Bordj-Menaiel, Khemis El Khechna et Boudouaou sont dans état déplorable. La plupart ne sont pas dotées ni d'abribus ni d'espaces de stationnement ou encore d'éclairage», déplore un transporteur de Bordj-Menaiel. Cet état de fait prévaut également au niveau de la gare du chef-lieu de wilaya, devenue infréquentable en raison de la multiplication des agressions et la dégradation des espaces de stationnement. Les grévistes réclament également l'annulation des sanctions prises récemment par la direction des transports à l'encontre de 250 transporteurs qui ont augmenté les tarifs sans autorisation. Ils exigent dans ce cadre la révision des conventions signées avec les adjudicateurs des gares routières. «Nous sommes livrés à nous-mêmes. Les tarifs pratiqués actuellement sont dépassés. Car la plupart d'entre nous n'arrivent pas s'acquitter des frais des impôts et autres taxes», lance un chauffeur de bus assurant la ligne Zemmouri-Boumerdès. Les initiateurs du débrayage exigent, en outre, la modernisation du plan de transport et l'arrêt de l'octroi «anarchique» de nouvelles autorisations pour l'exploitation de lignes qui sont déjà saturées. L'UNAT souligne à cet effet la nécessité de créer une commission mixte qui va se charger de ce dossier. Ils relèvent par la même occasion aussi le problème lié au retard pris pour le versement des créances dues aux transporteurs qui se sont mobilisés après le séisme de 2003 pour le transport des élèves de certaines communes de la wilaya, tels que ceux de la localité de Timezrit. Ces derniers avaient manifesté leur colère à maintes reprises pour réclamer leur dû. En vain. Les responsables invoquent le manque d'argent et les ballottent entre la DAS et la direction des transports depuis plus de cinq ans. La grève lancée hier est la deuxième du genre à avoir été enclenchée par les transporteurs de la région. Le 30 octobre dernier, les concernés ont organisé une opération escargot au chef-lieu de la wilaya, provoquant d'immenses embouteillages sur plusieurs axes routiers.