L'Union nationale des transporteurs menace de recourir également à une grève illimitée si cette journée de protestation n'a pas l'effet escompté. La gare routière du Caroubier à Alger sera gelée mardi. C'est ce qu'a décidé l'Union nationale des transporteurs (UNAT), conjointement avec l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCCA), lors d'une réunion tenue hier. Les transporteurs et commerçants, exerçant à l'intérieur de cette gare, ont opté pour une journée de protestation afin d'exprimer leur mécontentement vis-à-vis des augmentations qu'ils jugent arbitraires. L'UNAT menace de recourir également à une grève illimitée si cette journée de protestation n'a pas l'effet escompté. Les opérateurs exigent l'annulation de l'augmentation des tarifs d'accès aux quais d'embarquement. Ils réclament la reconduction des contrats de loyer à 650 DA, selon les anciens tarifs appliqués et l'annulation des nouveaux qui sont de 1500 DA. Les opérateurs du transport protesteront contre «le refus du dialogue» par l'administration de la Spa/ Sogral ainsi que les augmentations appliquées pour l'exploitation des quais. Soit un montant annuel de 982 074 DA par autocar. «La Société de la gestion de la gare routière d'Alger (Sogral) est associée avec nous. Elle prélève 9% sur les chiffres d'affaires. La taxe prélevée sur commission de prestation est de 7%, alors qu'elle devait être prise en charge par Sogral», a déclaré Mohamed Benkahla contacté par téléphone. Notre interlocuteur précise que la grève est l'ultime recours pour les transporteurs. Ces derniers sont conscients des perturbations que ce débrayage pourra engendrer. C'est pourquoi, le représentant de l'UNAT insiste sur l'ouverture du dialogue entre les deux parties. Contacté hier par téléphone, Slimane Boutrif, PDG de Sogral, minimise l'impact de cette grève. Selon ce responsable, la journée de mardi ne connaîtra pas une forte affluence de voyageurs. Le premier responsable de Sogral rassure les usagers de la gare du Caroubier du fait que des bus des entreprises publiques et privées vont être mis à leur disposition. Par ailleurs, l'entreprise Restorail va assurer la restauration durant cette journée de protestation. M.Boutrif qualifie les revendications de «prétextes». Il s'interroge sur le fait que les transporteurs ont été informés sur la décision d'augmentation de la commission de réservation le 6 décembre 2009 et 10 mois après, le problème resurgit. Pour rappel, les bus assurant les grandes lignes ont été augmentés de 40 DA/bus, ceux assurant les moyennes lignes de 25 DA/bus. Quant à ceux assurant les petites lignes, ils ont été augmentés de 15 DA/ bus. Le PDG de Sogral justifie les augmentations par les tarifs figés depuis 2004 et le niveau des charges qui a augmenté de 125% entre 2004 et 2010. M. Boutrif rappelle que la tarification des billets des transporteurs a été augmentée de 40 à 100% selon les destinations. Pour ce qui est du problème de la TVA, soulevé en 2005 par les transporteurs, «elle est l'affaire de l'Etat. Le problème a été réglé conformément à la correspondance adressée par la direction des impôts», a-t-il appuyé. «Nous avons convié les initiateurs de cette journée de protestation à dialoguer. Ils nous ont répondu qu'ils procéderont d'abord à l'étude de la correspondance. La réponse sera rendue ultérieurement», a affirmé M. Boutrif. Et de poursuivre : «Ces initiateurs auraient signifié que si les gens travailleraient mardi, ils risquent de voir leurs bus caillassés.» Ce responsable rassure les transporteurs du fait que Sogral travaillera conjointement avec les éléments de sûreté d'Alger afin d'assurer leur sécurité.