Le wali d'Illizi, Mohamed Laïd Khelfi, enlevé lundi par un groupe armé près de la localité de Timeroualine, distante de 80 km du poste-frontière avec la Libye de Debdeb, a été libéré, hier, par les forces libyennes, apprend-on de sources sécuritaires. Il a été remis aux autorités algériennes via le poste-frontière de Debdeb vers 18h. Ses ravisseurs, dont le nombre et l'identité n'ont pas été communiqués, ont été arrêtés par les Thouar de Zenten à environ 180 km de là, sur le territoire libyen, et remis également aux services de sécurité algériens. L'intervention des soldats libyens a été déclenchée à la demande des autorités algériennes. «Les autorités algériennes ont officiellement saisi, hier, leurs homologues libyens sur la présence des ravisseurs du wali d'Illizi sur leur territoire, précisément dans la zone de Ghadamès», confirment des sources sécuritaires. A l'annonce du kidnapping du wali d'Illizi, un contingent d'agents de renseignement de haut niveau a été immédiatement dépêché dans la région, révèlent nos sources. Ils ont pu localiser le lieu des ravisseurs suite aux appels émis par le wali pour rassurer sa famille. La coordination avec les forces libyennes a permis d'organiser un assaut, qui s'est soldé par la libération des deux otages. Préalablement, les patrouilles de recherche lancées par les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP), la gendarmerie et la brigade mobile des Douanes, tout le long de la bande frontalière entre les deux pays, n'ont rien donné. Hier, le ministère de l'Intérieur a assuré : «Toutes les dispositions sont prises et tous les moyens appropriés sont mobilisés à tous les niveaux pour assurer la libération du wali dans les meilleurs délais possibles.» Officiellement, Mohamed Laïd Khelfi, wali d'Illizi, a été enlevé, lundi vers 16h, au retour d'une mission régulière d'inspection et de travail, par «trois jeunes Algériens armés et identifiés». Selon toujours les mêmes sources, ces derniers étaient parmi un groupe de protestataires revendiquant la libération de leurs proches impliqués dans un réseau de terrorisme. Ils appartiennent à la tribu de Ghdir Mohamed, dit Abou Zeid, chef d'un groupe terroriste écumant le Sahara algérien et les pays du Sahel. Outre ce dernier, trois membres de la même tribu, à savoir Ghdir Omar Benmiloud, Ghdir Omar El Eid Ben M'hamed et Ghdeir Omar Al Djillali, ont été condamnés au même titre que 7 autres complices à de lourdes peines de prison ferme, allant de 5 ans à la perpétuité. Mais les autorités algériennes ne confirment pas la piste d'AQMI. L'intervention des forces libyennes, ponctuée par la libération du wali d'Illizi, est considérée comme un grand service rendu aux autorités algériennes. L'Algérie est le dernier pays à avoir reconnu le CNT libyen.