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Roger Hanin, le colonialisme et la présence positive
Publié dans El Watan le 02 - 02 - 2006

Roger Hanin est un remarquable acteur qui excelle dans tous les registres et on ne peut pas le réduire aux rôles du fier-à-bras parfumé à la dynamite qu'il campa dans des polars très français dans les années cinquante et soixante. En tant que réalisateur, le cinéma lui doit des films d'une incontestable facture à l'image de Train d'enfer, réquisitoire contre le racisme ordinaire.
Roger Hanin est aussi un homme de théâtre qui s'est voué à faire exister des spectacles de qualité et nul ne verra en lui seulement le populaire commissaire Navarro. Présent sur le plateau de l'émission « A vous de juger », sur France 2, Roger Hanin a dénoncé le colonialisme, ce dont nul ne pouvait douter de sa part, tout en louant la présence française dans les pays occupés. Dans un débat directement lié à la loi du 23 février 2005, Roger Hanin, pas plus que les autres participants, n'ont relevé que la présence française n'a été que le stade suprême de l'entreprise colonialiste. Les peuples que la France avait militairement soumis n'avaient certes pas souhaité cette présence. Et ce n'est pas l'humanisme français ni l'enseignement formidable induit par le siècle des Lumières qui sont mis en cause. Ce n'est pas au nom de Diderot que les troupes françaises ont pris Alger, mais par le sabre et le goupillon. On connaît les théories, juste après, de Louis Bertrand, sur la pureté des races et sur une « Algérie latine » où les Algériens n'avaient pas droit de cité. Ce n'est pas cette présence que Roger Hanin a pu vouloir légitimer car on n'en connaît pas d'autres dans une Algérie occupée où étaient pratiquées les enfumades, la politique de la terre brûlée et où les populations étaient passées au fil de l'épée. La présence française est plus comptable de ces exactions que des acquis engendrés par la formation d'élites algériennes durant 132 ans de présence coloniale avant toute chose. Les Algériens avaient les capacités intellectuelles, en 1830, d'accéder à la langue française comme ils le pouvaient pour les langues chinoise ou anglaise : fallait-il la leur imposer comme une violence fatalement subie ? Il y eut présence, mais en forme de viol des consciences collectives : les Algériens avaient pu exister pendant des millénaires sans devoir battre le rappel de la France et la langue française. Pour les Algériens, mis entre parenthèses pendant 132 ans, il ne s'agit pas d'une décolonisation consentie, mais d'une indépendance reconquise les armes à la main. Ce n'était pas un sport mondain, loin s'en faut. Il est utile donc de relativiser lorsqu'il est question des bienfaits de la présence française. Pour autant, l'heure n'est plus au ressentiment, car les deux peuples sont également épris de paix. Roger Hanin ne peut pas accepter ce préjugé encore solidement ancré selon lesquels les Algériens auraient été incapables de tracer des routes et de construire des écoles et des hôpitaux. Si la France l'a fait, c'est pour le bénéfice exclusif des colons qui s'étaient installés en Algérie. Les Algériens, eux, avaient été relégués à la condition d'indigènes dans leur propre pays. Qui pourrait trouver un caractère positif à ce tragique déni ? Les nouvelles générations, qui ne sont pas impliquées dans le terrible fait colonial, doivent bénéficier d'une représentation sereine et sincère de l'Histoire. Elle n'est pas tout d'une pièce et sans doute ne peut-on pas la fractionner comme dans un jeu de courte paille. L'humanisme français est admirable en lui-même : il n'était pas à l'œuvre dans les pays sous domination coloniale. Les idéaux de liberté qui ont fondé la révolution française n'ont pas empêché l'affirmation abominable de l'esclavage. Sans aller jusqu'à la repentance - encore que ! -, il est des vérités dont chacun doit prendre acte. Les peuples sont dignes de respect par essence, ils s'affirment dans leur génie national. La culture universelle, c'est nécessairement la jonction des génies nationaux lorsqu'ils se rencontrent et que de telles rencontres naît un échange égal. Les peuples qui s'acceptent et marchent ensemble sont ceux qui acceptent mutuellement leurs cultures. La page coloniale n'est à l'évidence pas de celles dont la lecture procure joie et ferveur. C'est une page qu'il convient de tourner sans la déchirer, selon une formule consacrée, car la mémoire n'est pas oublieuse des blessures infligées. Ces blessures, guéries, ne doivent en aucune circonstance être ravivées par la haine et le culte d'un passé décomposé.

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