Une série de mesures s'inscrivant dans le cadre de la réforme de la santé et de l'amélioration de la sécurité sociale a été annoncée jeudi à Oran par Tayeb Louh et Amar Tou, respectivement ministre du Travail et de la Protection sociale et ministre de la Santé et de la Réforme Hospitalière. Les deux membres du gouvernement ont assisté, jeudi à Oran, à une rencontre nationale sur le « Concept, la contractualisation et le conventionnement en matière de tarification hospitalière ». « Un sujet, de l'avis des deux ministres, qui s'inscrit parmi les préoccupations du gouvernement à assurer l'accès aux soins à tous, quel que soit leurs catégories sociales. » La rencontre a été marquée par la présentation d'une quinzaine de communications relatives à la valorisation des actes médicaux, à la prévention, à la gestion des établissements de santé, à la réforme en matière de santé, à la tarification des actes et, enfin, à la prise en charge des soins des démunis non assurés sociaux. Selon certains spécialistes, le thème retenu par l'association des cliniques privées, permet d'aborder un souci majeur des secteurs de la santé et de la sécurité sociale dans leurs efforts communs et conjugués pour faciliter l'accès aux soins et à leurs remboursements. De l'avis de nombreux participants, « la sécurité sociale doit exiger des comptes au secteur de la santé. » Les mesures annoncées par les deux ministres vont dans ce sens. Pour Tayeb Louh : « Ces nouvelles mesures sont contenues dans trois grands axes dont certains seront effectifs dès l'année 2007 et portent en premier lieu sur l'amélioration des prestations avec la mise en place d'un contrôle médical. » A cet effet, il a annoncé « la mise en place d'un fichier d'affiliation unique qui regroupera les assurés sociaux et les retraités ». Ce nouveau système sera doté d'une carte à puce. Cinq wilayas pilotes ont été choisies pour la mise en place de ce système qui sera généralisé aux 43 autres wilayas, au courant de l'année 2007. Selon le ministre, « les dépenses de remboursements des médicaments ont atteint, pour la seule année 2004, plus de 41 milliards de dinars. » L'autre point évoqué par Tayeb Louh a trait à l'équilibre financier des caisses d'où la nécessité d'une meilleure prise en charge des relations entre la sécurité sociale et le secteur privé qui compte actuellement plus de 200 structures de soins employant 11 000 médecins et spécialistes. L'algérien se porte mieux A ce propos, il annoncera que « des commissions ont été installées et devront remettre les résultats de leur travaux prochainement. » Le traitement de ces résultats, a t-il- indiqué, « permettra de diagnostiquer et de traiter avec sérénité les engagements arrêtés pour leur application sur le terrain. » Pour sa part, Amar Tou a, dans cette même optique, évoqué les mesures tout en parlant de l'évolution de la santé en Algérie, jugée bonne par rapport à certains pays de la région. Il a indiqué que « les chiffres publiés par des journaux étrangers à partir des données de l'OMS ne reflètent pas la réalité du terrain. » Actuellement l'Algérie compte plus de 45 000 médecins dont 7 000 spécialistes exerçant dans le secteur étatique. Grâce à l'apport du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ce nombre s'agrandit chaque année de plus d'un millier de diplômés. Apres avoir évoqué la question des équipements pour lesquelles le plan quinquennal vient de consacrer un important montant, le ministre de la santé a longuement parlé de la déontologie qui est très préoccupante. « Pour des raisons mercantiles, certains médecins exerçant dans le secteur publique détournent les malades vers les cliniques privées. » Le ministre à condamné ces agissements en citant l'exemple de Ghazaouet où « un médecin, pour une simple intervention, a détourné un patient vers une structure privée pour l'opérer lui même en lui facturant un montant qui vous dresse les cheveux. » Il annoncera que 75 praticiens et généralistes viennent d'être affectés au Sud et dans les hauts plateaux, un programme d'action dans ce sens est en cours d‘élaboration et sera soumis au gouvernement le 20 février prochain. Enfin, il a conclu en rappelant que « malgré l'évolution de certaines maladies chroniques tels que le cancer, avec 30 000 nouveaux cas chaque année, les maladies cardio-vasculaires avec un nombre de 12 millions de patients, le diabète et les maladies respiratoires, l'espérance de vie pour les algériens qui était en 1962 de 50 ans est passée à 75 ans ces dernières années. » Amar Tou précisera, par ailleurs : « le décès survenu à Oran n'est en aucun cas lié à la grippe aviaire ». A ce propos d'ailleurs, il déclarera que « toutes les dispositions ont été prises par plusieurs départements ministériels, pour faire face à toute éventualité, en collaboration avec les institutions internationales. »