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Je ne veux pas que ce problème soit récupéré à des fins politiques et électoralistes Hassan Khadraoui. Président du Comité des sages des ex-habitants de l'avenue de Roumanie
- Comment sommes-nous arrivés à ce sit-in sur le pont de Sidi M'cid ? J'habite la Nouvelle Ville (Ali Mendjeli, ndlr). J'aimerais vous rappeler que le plan de relogement des habitants de l'avenue de Roumanie s'inscrit dans le projet du nouveau pont géant. Pour la plupart, nous étions propriétaires depuis l'ère coloniale. L'Etat nous a donc délocalisés. Remontons au 7 avril 2010. Nous étions convoqués par l'ex-wali, M. Boudiaf. Un constat a été fait : 1397 familles habitaient l'avenue de Roumanie. Décision a été prise de délocaliser la population en l'indemnisant ou en la relogeant. M. Boudiaf s'est même exprimé à la Télévision nationale au journal de 20h concernant une attribution de 1400 logements. Grande a été notre surprise lorsque nous avons appris que seules 690 familles allaient être relogées. Par la suite, nous avons organisé des sit-in, dont un à Alger, durant 17 jours au Caroubier, en plein mois de Ramadhan. Des contacts ont été pris avec Abdelkader Ouali, secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, afin de réétudier notre cas. Il fallait alors associer les exclus et établir une liste nominative. Puis cette liste a été faxée au wali de Constantine. Le dossier a été finalement clôturé. Une annonce a été faite dans différents journaux. Nous avons publié des lettres ouvertes au président de la République, puis nous avons reçu un écrit de la primature nous disant que nous serions relogés. Les exclus sont hébergés soit chez des proches, soit chez des amis. Plus de 150 familles ont leurs biens à la fourrière en attendant leur relogement. - Y a-t-il eu du nouveau depuis la nomination de Noureddine Bedoui en tant que wali ? La veille du 1er novembre 2010, à 00h05, à la levée du drapeau, j'ai salué le nouveau wali, puis je lui ai remis le dossier des exclus afin qu'il en prenne directement connaissance. Deux mois plus tard, nous avons été reçus officiellement par M. Bedoui à qui nous avons tout expliqué. Le dossier a été finalement rouvert. En mars 2011, nous avons été rappelés par le chef de daïra pour un recensement des expropriés effectué selon les exigences de la daïra. Les dossiers ont été remis au chef de daïra et une liste à l'OPGI pour identification et éventuellement pour exclure certains membres qui ont déjà bénéficié d'un logement. Par la suite, le chef de daïra a fait une déclaration dans laquelle il a annoncé un relogement avant le mois de juin. Finalement, rien n'a été fait à cette date, d'où de nouvelles protestations. Les échéances ont été prolongées avec une promesse de relogement avant la rentrée scolaire. Mais il y avait problème : les logements promis étaient inachevés. Les exclus ont décidé, pour beaucoup d'entre eux, de squatter à l'UV13 (une partie de la nouvelle ville, ndlr). Notre comité a dû faire évacuer les logements, tout en croyant à un relogement dans le cadre d'un programme spécial. Nous avons attendu. Fin novembre 2011, nous avons été invités à la wilaya, pour une réunion présidée par le wali et les autorités locales. On nous a proposé de reloger les exclus dans des chalets contenant de l'amiante. On nous a assuré que les exclus de l'avenue de Roumanie bénéficieraient de logements par quotas. Tous les gens de Sotraco ont été relogés, mais pas les nôtres. Le 21 décembre 2011, quatre expropriés se sont présentés à la wilaya où on leur a annoncé leur relogement imminente. Le 2 janvier 2012, un sit-in a été organisé devant le siège de la wilaya sans l'aval de notre comité. Après plusieurs palabres, le wali a décidé d'appeler le comité pour disperser la foule. Je tiens à le signaler : je n'ai jamais appelé à ce sit-in. Le wali était mécontent. Les gens sont restés devant la wilaya jusqu'à 17h. Le lendemain et le surlendemain, j'ai essayé de rassurer le collectif des exclus en leur demandant de faire confiance au wali et en leur certifiant que leur dossier de relogement sera étudié à la loupe. Au vu des promesses non tenues, beaucoup ont perdu espoir. De là est venu le fameux sit-in du 5 janvier sur le pont de Sidi M'cid, dont la construction a été achevée il y a pratiquement un siècle jour pour jour. - Existe-t-il cependant des ébauches de dialogue ? Lors de ce sit-in, nous avons noté la présence du parti El Islah, due certainement à l'approche des élections. Je ne veux pas que ce problème soit récupéré à des fins politiques et électoralistes. Finalement, le cheikh Chawki de la mosquée Emir Abdelkader a été contacté afin de servir d'intermédiaire. La semaine dernière, nous avons été contactés par le service divisionnaire pour une entrevue avec le cheikh et le wali. Finalement, rien n'a été fait. Puis, j'ai été contacté par le chef de cabinet du wali me disant que le dossier est pris en charge. Le jour même, je l'ai annoncé aux expropriés afin de les rassurer. Finalement, une rencontre a eu lieu le 12 janvier avec le secrétaire général de wilaya qui a convoqué en même temps les présidents des comités de trois quartiers, en l'occurrence le Bardo, Mandela et Djenane Tchina, mais il a préféré convoquer d'autres personnes que nous pour des raisons qu'on ignore.