Depuis 2009, près de 200 familles réclament leur droit au relogement après la démolition de leurs maisons. Pour la seconde journée consécutive, les anciens habitants de l'avenue de Roumanie, exclus de l'opération de relogement menée en 2009, ont tenu hier un sit-in sur le pont Sidi M'cid où il ont passé la nuit de jeudi à vendredi à la belle étoile. «Nous avons des actes de propriété en bonne et due forme et nous réclamons notre droit au logement comme tous les autres citoyens des cités éradiquées dans la ville et nous n'allons pas abdiquer jusqu'à satisfaction de notre revendication», a martelé l'un des protestataires. Ces derniers n'ont pas manqué l'occasion pour revenir sur les circonstances douteuses dans lesquelles s'est déroulée l'opération décidée par l'ex-wali de Constantine, au cours de laquelle des personnes étrangères au quartier ont été recensées parmi les bénéficiaires. Jeudi soir, quatre personnes représentant les familles de l'avenue de Roumanie ont été reçus par le wali de Constantine qui leur a rappelé son engagement à prendre en charge leurs cas dans le cadre du programme d'éradication de l'habitat précaire. Dans un communiqué émis par les services de son cabinet, le wali a affirmé que «le dossier du logement dans la wilaya est traité dans la transparence et que tous ceux qui y ouvrent droit l'auront », évoquant au passage le cas des familles de l'avenue de Roumanie dont il a reçu les représentants deux fois durant la semaine dernière. Dans l'après-midi, les protestataires campaient toujours sur leurs positions exigeant des mesures concrètes quant la régularisation de leur situation. Pour rappel, le pont suspendu de Sidi M'cid a été, jeudi dernier, le théâtre d'une vive tension provoquée par des dizaines d'exclus de l'opération du relogement, anciens habitants de l'avenue de Roumanie. Dix d'entre eux ont même escaladé les câbles du pont et menacé de se jeter dans le vide par dessus les gorges du Rhumel. Un important cordon de sécurité a été déployé devant le pont avec la présence des éléments de la Protection civile qui ont secouru l'un des protestataires atteint d'une crise de nerfs. Toutes les tentatives menées par le chef de cabinet du wali, pour convaincre les manifestants de libérer les lieux, avec promesse d'étudier leurs cas, ont échoué. La fermeture du pont Sidi M'cid a créé d'énormes problèmes aux automobilistes obligés de faire un détour par l'avenue Zaâmouche et la route du Chalet des Pins où des embouteillages monstres se sont formés en fin d'après-midi.