C'est la désolation et le désespoir chez les familles habitant le bidonville Haï El Amel, sis à Baraki. Ces dernières ont envahi, dans la matinée d 'hier, le siège de la Maison de la presse, afin de crier haut et fort leur ras-le-bol d'une situation qui ne fait qu'empirer. Les familles interpellent une énième fois le wali d'Alger, afin qu'il intervienne et mette un terme à leur souffrance. « Nous sommes venus interpeller le premier responsable pour qu'il puisse nous venir en aide. Nos enfants sont atteints de toutes sortes de maladies (toux et allergie) alors que d'autres, en bas âge sont atteints de diarrhée et de fièvre », affirme les représentants des familles d'Alger. Ces familles qui disent avoir été « bien accueillies » par le wali délégué de Baraki attestent que la balle est actuellement entre les mains du wali d'Alger, seul à même de prendre une telle décision. Venus en 1996 « d'un peu partout » suite à la situation sécuritaire, la police de l'urbanisme avait recensée, suite à une plainte de la Mutuelle, pas plus de 45 familles. Le nombre est monté en flèche pour atteindre 90. « Il y a ceux qui possèdent des biens ailleurs, d'autres, des commerces et même des camions. Ces gens-là ne cherchent qu'à profiter de notre détresse. Ces familles ne viennent que quand il s'agit de recensement », accuse un des représentants des familles qui invite le wali d'Alger à se pencher sur cette question. « Nous sommes prêts à travailler avec le wali afin de démasquer ces gens malhonnêtes », affirme-t-il. Pour rappel, ces occupants ont fait l'objet d'une décision d'expulsion rendue par le parquet d'El Harrach en août 2003. Une décision dont l'exécution a été gelée, à en croire les habitants, par l'ex-wali délégué de Baraki. Les habitants ne se sont pas opposés à cette décision, mais réitèrent le sempiternel argument : « Nous n'avons pas où aller. Les pouvoirs publics doivent se pencher sur notre cas. Nous ne demandons pas le luxe, uniquement des chalets pour vivre dignement avec nos familles. Nous sommes en danger. »