Outre des revendications socioprofessionnelles, ces travailleurs demandent l'intégration à Sonatrach. Ils sont plus de 700 travailleurs à exercer sans contrat depuis 13 mois déjà et assurent pourtant la sécurité interne du 2ème pôle hydrocarbure du pays. Plusieurs d'entre eux portent des armes dans le cadre de leur mission et continuent à ce jour d'assurer leur travail pour le compte de la société de sécurité et de protection (2SP), une SARL en charge de la sûreté au niveau de plusieurs installations pétrochimiques, dont Skikda et Arzew. Lors d'un déplacement à nos bureaux, des travailleurs de plusieurs unités de la plateforme pétrochimique de Skikda, dont le complexe gazier, la Raffinerie, le complexe pétrochimique, le Topping et d'autres unités stratégiques, ont tenu à exprimer leur grande colère. «Nous allons d'abord interpeller les responsables concernés par la situation précaire que nous vivons; si on continue à faire fi de nos revendications, nous envisagerons alors d'autres formes de protestations», lance l'un des travailleurs. «Nous sommes considérés comme des travailleurs temporaires et nous restons les parents pauvres du pôle hydrocarbures de Skikda. Depuis 1999, Sonatrach n'a cessé de nous ‘vendre' comme une vulgaire marchandise à des sociétés de prestation de service qu'elle paye au prix fort alors que nous, on nous laisse des miettes. Sachez que notre paye équivaut une simple prime d'un employé de Sonatrach alors que nous accomplissions des missions spéciales et assez pénibles. Nous revendiquons l'intégration à Sonatrach pour laquelle nous avons donné le meilleur de nous-mêmes des années durant. On a payé un lourd tribut lors de l'explosion du GNL en janvier 1994, quand, beaucoup de nos collègues furent tués et d'autres blessés», ajoute encore un autre travailleur. Ils reviennent également sur la prime de 20% accordée au début de l'année 2011 et dont ils n'ont pas encore bénéficié. Ils exhibent à cet effet une note de 2SP datée du 27 juillet 2011 qui fait part de la décision prise par cette dernière de «procéder à une première augmentation de 10% (…) la deuxième tranche d'augmentation avec redressement sera versée ultérieurement», lit-on dans la note de 2SP. «Mais, expliquent des travailleurs du GNL- à ce jour nous attendons toujours les 10 % restants. Pire encore, le rappel de la première tranche octroyée, applicable à partir de mars 2010, ne nous a toujours pas été versé». Les travailleurs qui ne disposent d'aucune couverture syndicale, évoquent aussi une autre note relative à «la réévaluation de la prime d'intéressement annuelle», en affirmant tous qu'ils n'ont jamais perçu le moindre dinar. «Il faut que Sonatrach daigne assumer ses responsabilités vis-à-vis de nous», estiment-ils, d'autant plus que des centaines d'entre eux disposent d'une expérience de plusieurs dizaines d'années dans le même poste. «Nous ne voulons plus de cette précarité. Nous avons tous des familles à nourrir et le mépris qu'on nous affiche depuis des décennies doit enfin cesser», ont-ils conclu. L'employeur 2SP, dont le siège est à Alger, a refusé, en dépit de nos multiples tentatives, de faire le moindre commentaire.