Les protestataires dénoncent l'absence d'un organigramme en conformité avec l'organisation du travail. Les salariés de la cimenterie de Béni-Saf (SCIBS) ont observé, hier, un sit-in de deux heures pour exprimer leur «colère» et leur «amertume» contre «le manque de sérieux et de responsabilité» de leur direction générale accusée de n'avoir pas honoré ses engagements. Ils indiquent que, malgré la conciliation réussie début décembre sous l'égide de l'inspection du travail, la DG a trouvé le moyen de tergiverser et de pousser la situation au pourrissement. Selon les syndicalistes, il était convenu que toutes les revendications devaient être satisfaites début janvier. Celles-ci sont au nombre de cinq. Tout d'abord, les protestataires dénoncent l'absence d'un organigramme en conformité avec l'organisation du travail, cela sachant que de cet organigramme découle l'établissement de plans de carrière. De la sorte, et en l'abscence de ces deux instruments, les promotions se font dans l'opacité totale et sans aucune logique. En troisième lieu, ils s'élèvent contre la non-application du point de la convention collective relatif au prêt à la contruction et au prêt pour l'achat d'un véhicule. De même, les conditions de travail sont jugées déplorables. À cet égard, et à titre d'exemple, on pointe du doigt la longue traînée de poussière dégagée par le four. Pourrissement Enfin, les salariés rappellent l'existence d'autres sujets de revendications antérieures qui n'ont pas été satisfaits: «Dans tout cela, le DG a tenté de gagner du temps, supputant sur ce qui pouvait advenir lors du renouvellement de nos instances syndicales, notre conseil ayant été installé le 19 décembre. Le jeudi 19 janvier, la direction a promis de prendre en charge toutes nos revendications hormis celle relative à l'organigramme, d'où notre protestation». Interrogés sur la persistance des déjections de poussières dans l'atmosphère alors que les électro-filtres mis en cause dans la pollution de son atmosphère ont été remplacés par des filtres à manche de dernière génération pour une enveloppe financière de 900 millions de DA, les salariés s'interrogent eux-mêmes sur l'absence de réaction des autorités alors que perdure la pollution du milieu marin comme de l'agriculture sans compter la propagation de l'asthme au sein de la population. Par ailleurs, les changements opérés par le changement des électro-filtres ainsi que du refroidisseur devaient permettre l'augmentation de la production : «Or, nous sommes toujours à 3500 tonnes en moyenne par jour!» Pour rappel, pour son management, SCIBS est confié au groupe du Syro-Saoudien Pharaon qui y détient 35% des parts.