En 8 ans, le service de pneumo-phtisiologie a formé 16 DEMS, 6 maîtres-assistants et prend en charge actuellement 21 résidents. Le service de pneumologie, le service de l'ORL et celui des maladies infectieuses sont abrités par l'établissement public hospitalier (EPH), relevant du secteur de la santé publique, et ne sont donc pas inclus dans l'organigramme hospitalo-universitaire du CHU de Batna. Cette situation est une anomalie qui ne joue pas en faveur du bon fonctionnement tel que prévu par l'organisation d'un centre hospitalo-universitaire, explique le professeur Abdelmadjid Djebbar, chef de service de pneumologie. Trois services donc qui assument les missions hospitalo-universitaire, soit la prise en charge médicale en plus de la formation et la recherche, tout en demeurant extra muros et privés des avantages dont jouissent les autres services relevant du CHU. «Nos conditions de travail ne sont pas les mêmes que celles des autres services. Nous subissons l'assaut des malades et des visiteurs à longueur de journée et cela nous empêche de mener à bien notre mission», dit le Pr. Abdelmadjid Djebbar. Cette entrave est justifiée par le caractère des établissements dans lesquels ils exercent. Ce sont des établissements dont la mission diffère de celle des centres hospitalo-universitaires. Ces derniers sont plutôt destinés à la formation et à la recherche et, à ce titre, ils nécessitent, sinon plus de moyens, des moyens différents. Bien que le service de pneumo-phtisiologie ait formé en l'espace de 8 années 16 DEMS, 6 maîtres-assistants et prenne actuellement en charge 21 résidents, Abdelmadjid Djebbar insiste sur l'absence de matériel nécessaire justement à la formation et à la recherche: «Nous possédons un fibroscope des plus vétustes, alors que ce type d'instrument est vital pour nos diagnostics; quant à la radio, elle est souvent en panne lorsque ce n'est pas le radiologue qui est absent.» Selon lui, la radiologue s'absente 6 mois sur 12 et les malades sont obligés d'avoir recours aux privés. Le scanner pose également problème puisqu'il n'y a pas de radiologue spécialisé. Le même professeur est pourtant nommé au poste de vice-recteur à la post-graduation alors qu'il ne bénéficie même pas du statut de chef de service; il l'est à titre formel, puisque, nous dit-il «nous sommes rémunérés par l'EPH et du coup nous perdons tous les privilèges dont bénéficient les autres chefs de service pris en charge par le CHU». Nous avons sollicité les autres services ainsi que l'administration de la faculté de médecine, mais les responsables n'ont, hélas, pas souhaité s'exprimer. Voilà une situation qui ampute le plateau technique du CHU de Batna de trois services sensibles et qui doit pousser tant les responsables locaux (administration de l'hôpital et administration de l'université), que les responsables de l'administration centrale (ministère de la Santé et ministère de l'Enseignement supérieur) à se pencher sérieusement sur cette anomalie dont souffrent le malade et la médecine.