Le nouveau chef de la diplomatie marocaine, Saad-Eddine El Othmani, s'est rendu hier, au deuxième jour de sa visite en Algérie, au siège du MSP où il a été reçu par les dirigeants de cette formation politique. Avant cette escale, Saad-Eddine El Othmani a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la résidence Djenane El Mufti à Alger en présence de son homologue algérien, Mourad Medelci. Auparavant, M. El Othmani a été reçu par le ministre d'Etat, représentant personnel du président et chef de file du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Au siège du MSP, le ministre marocain des Affaires étrangères et aussi membre du Parti de la justice et du développement marocain (PJD) a souligné «l'amitié forte» qui lie les deux partis politiques. Dans son intervention, l'hôte de l'Algérie explique qu'il n'est pas venu en Algérie pour évoquer les questions qui fâchent, mais plutôt les dossiers sur lesquels il y a un minimum de consensus. «Dans le Maghreb, l'Algérie est pour le Maroc un pays prioritaire. Nous sommes ici pour renforcer nos relations et relancer par là même l'Union du Maghreb arabe», a fait remarquer M. El Othmani. Et d'ajouter : «L'Algérie et le Maroc ont convenu de poursuivre régulièrement leur concertation politique au niveau des ministres des Affaires étrangères des deux pays à raison de deux rencontres par année.» Il annonce aussi la tenue d'une haute commission mixte algéro-marocaine à Rabat au courant de cette année. Les deux pays ont décidé, en outre, de mettre en place des commissions mixtes dans différents secteurs pour procéder à une évaluation régulière de leur coopération, notamment dans le domaine de l'agriculture, de la jeunesse, des sports, de l'eau et de l'énergie. «L'instauration de ces relations bilatérales sectorielles vise à approfondir la coopération et à l'élargir au mieux des intérêts des deux pays et des deux peuples», a-t-il affirmé. Une autre commission se penchera sur les mécanismes à mettre en place pour relancer l'UMA. «Nous avons ouvert les dossiers qui lient les deux pays, notamment dans le domaine économique. Par contre, concernant les points de divergences, nous avons décidé de les traiter ultérieurement», avoue le chef de la diplomatie marocaine qui évoque comme point de divergence la question de l'ouverture des frontières. «La rencontre d'aujourd'hui est un premier pas. Une prise de contact lors de laquelle nous nous sommes refusé de parler des dossiers qui posent problème. Les discussions entre l'Algérie et le Maroc se poursuivront et il y aura des visites de nos responsables en Algérie. Il s'agit là d'un long processus», estime M. El Othmani, précisant qu'«il est impossible de régler nos différends en une seule visite».