La première édition du Festival culturel national de la production théâtrale féminine se déroulera du 25 au 31 janvier 2012 à Annaba. Keltoum est de retour à Annaba. Hier soir, au théâtre régional Azzedine Medjoubi, un hommage lui a été rendu à l'ouverture du premier Festival national culturel de la production théâtrale féminine. Sonia, commissaire du festival et directrice du Théâtre régional de Annaba, a parlé de «femme-symbole». Keltoum, première comédienne arabe à être primée au Festival international du cinéma de Cannes grâce au long métrage de Mohamed Lakhdar Hamina, Chroniques des années de braises, consacré Palme d'or en 1975, Keltoum, Aïcha Ajdouri de son vrai nom, est, et reste, la reine des planches en Algérie. Disparue en novembre 2010 à l'âge de 94 ans, Keltoum a laissé peu de traces biographiques malgré sa présence dans au moins 70 pièces et une vingtaine de films. Nous y reviendrons. La cérémonie d'ouverture a été marquée par la projection d'un documentaire de Ali Aïssaoui consacré à Keltoum, d'un concert andalou animé par l'orchestre féminin de l'Association des amis de Sadek El Bejaoui de Béjaïa, d'un récital musical présenté par les élèves du conservatoire municipal de musique et de danse classique et d'un tour de chants de la jeune Sacha de Annaba. Sept pièces sont en compétition officielle. Il s'agit de Ahlam Zaman (Les rêves d'antan) de Samia Saâdi de Skikda, Doumoue al qamar (Les larmes de la lune) de Fadhila Assous de Sidi Bel Abbes, Al saoud fi al amel (La noirceur dans l'espoir) de Rym Taakoucht d'Alger, Malamih (Des traits) de Assia Boulahrak de Batna, Al Zaïkha de Tounes Aït Ali d'Alger, Qif, houdoud ! (Stop, frontières !) de Fatiha Soltane de Annaba et Souk erdjal (Le marché des hommes) de Souad Sebki. En hors compétition, trois pièces seront proposées au public annabi : 132 ans, de Fatiha Ouared de la troupe Mouthaleth Ennar de Dar El Beïda d'Alger, Al tamrine (L'exercice) de la Tunisienne Dalila Meftahi et El Ihtiraq (La brûlure) de la Soudanaise Houda Maâmoune Ibrahim. Les organisateurs ont consacré une petite lucarne aux enfants intitulée «Papa prends-moi au théâtre», avec la présentation, vendredi 27 janvier et samedi 28 janvier à 10h, de deux pièces : Janet farah (Paradis de bonheur) de Chafika Menghour de Annaba et Al sahira oua al aytam (La sorcière et les orphelins) de Tasaâdit Remila de Béjaïa. Une conférence et une table ronde sont prévues autour du thème «La place de la femme dans le théâtre algérien». Elles seront animées par Djamila Mustapha Zegaï de l'université d'Oran, et Kamel Bendimerad, critique de théâtre. Parallèlement aux spectacles et aux débats, des ateliers de formation sont programmés à la Maison de la culture Mohamed Boudiaf du 26 au 29 janvier (de 9 à 12 h). Dalila Meftahi et Haïdar Benhassine feront des cours sur l'actorat et sur la mise en scène. A noter enfin que certaines pièces comme Al Zaïkha de Tounes Aït Ali ou Al Ihtiraq de Houda Maamoune Ibrahim seront présentées en dehors de Annaba, aux Théâtres régionaux de Skikda et Constantine. Les filles de la cité universitaire Chaïba Sidi Amar de Annaba n'ont pas été oubliées puisque deux spectacles y sont programmés.