Bien que majoritairement agro-éleveurs de tradition, les habitants de Faïdfh Hlel -une zone inondable comme son nom l'indique - apprécient et redoutent à la fois tout ce qui tombe du ciel. « Les pluies répétitives, qui continuent d'arroser copieusement la région des Ziban, précisément depuis le 15 janvier dernier, sont certes un don du ciel », confie un ancien fellah à El Watan. Il ajoute que « leur persistance est incontestablement un signe évident annonciateur d'une année faste pour l'agriculture comme pour l'élevage... » Cependant, cette régularité des précipitations est perçue comme une malédiction supplémentaire, un acharnement du sort, pour les pauvres gens qui n'ont pour tout bien, que leur bras à louer, dans la mesure où Faïdh Hlel, ce hameau de l'Algérie profonde où ils vivotent, se retrouve isolé, plusieurs jours parfois une semaine durant, à chaque nouvelle ondée. Le hameau formé d'habitations traditionnelles, par conséquent très éparses situées en rase campagne, n'est évidemment distant du chef-lieu de la daïra d'Ouled Djellel que de quelques kilomètres. Néanmoins, son réseau de pistes, en très mauvais état, devient vite un bourbier, et de ce fait isole le village qui se trouve ainsi enclavé à quelques encablures de la nationale 46 A, surtout quand les eaux de ruissellement de Chaâbet et Traïfya, une sorte d'entonnoir naturel, commencent à confluer vers leurs habitations utilisant les pistes défoncées comme voies de déversement... Les habitants des zones éparses de Faïdh Hlel de Traïfya et de Chaâoua situées sur la berge sud de l'oued Djeddi ont précisé à El Watan qu'ils ont marre des promesses jamais tenues, et qu'à défaut de pont, ils exigent des pouvoirs publics la réalisation de gués. Ils estiment que la patience de leur jeune population marginalisée a des limites, d'autant qu'à l'isolement en période de pluies et d'inondations s'ajoute l'absence d'éclairage public.