Les rapports entre le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et le Comité olympique algérien (COA) sont de plus en plus tendus, comme l'attestent les derniers événements. La conférence nationale sur la problématique du développement et l'autonomie du sport qui s'est tenue au cercle militaire de Beni Messous, les 21 et 22 janvier, sous l'égide du MJS, a provoqué l'ire du président du COA, le docteur Rachid Hanifi. Le 21 janvier, l'intéressé a adressé une lettre au ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, avec copie aux membres de l'assemblée générale du COA, dans laquelle il souligne : «En date du 17 janvier 2012, il m'a été transmis par fax une correspondance signée du directeur général des sports, par laquelle le MJS m'invitait à prendre part aux travaux de la conférence nationale. Cette invitation n'était accompagnée d'aucun document ni programme de la conférence qui auraient pu permettre de préparer une contribution consensuelle du COA», et ajoute : «Le Comité olympique algérien, première institution sportive nationale, aurait dû être associé, fort utilement, à la réflexion sur des thèmes qui le concernent et l'intéressent au plus haut point». S e sentant exclu d'un tel rendez-vous aussi important, le président du COA insiste : «Cette ‘‘omission'' est d'autant plus inacceptable que des secteurs étrangers au sport ont été sollicités pour contribuer à la réflexion». Le docteur Rachid Hanifi ajoute : «Enfin, faut-il passer sur cette initiative inédite, consistant à inviter les membres de l'instance exécutive du COA, dont la plupart se trouvaient déjà conviés en qualité de présidents de fédération, et ne pas y voir comme une volonté de dénier au président élu par l'assemblée générale la prérogative statutaire de représenter le Comité olympique ?», et conclura : «Dans l'attente de vos bonnes dispositions pour répondre à ma franche disponibilité à continuer d'œuvrer, avec vous, pour le développement du sport national, et ce, en dépit de divergences ou différences que j'espère passagères et ponctuelles». La réaction du MJS n'a pas tardé, puisque 4 jours plus tard, le directeur des sports du MJS, Hocine Kennouche, monte au créneau et répond au président du COA dans un document contenant 12 points destinés à éclairer l'opinion sur cette affaire. Pour Hocine Kenouche, il s'agit «d'un devoir moral et éthique pour rétablir la vérité». Il rappellera d'abord au président du COA, qu'en date du 23 janvier, il a été destinataire d'un courrier n°1116/DGS, l'informant de la tenue de ladite conférence. Et précise : «Il vous a été demandé de transmettre les thèmes et propositions que vous jugez utiles de soumettre au débat». Sans omettre de lui rappeler ses absences aux réunions préparatoires de cette conférence. Il lui rappelle un peu plus loin un passage de sa correspondance (Hanifi) où il a écrit : «Nous (COA) adhérons totalement pour contribuer positivement à la préparation et à la réussite du séminaire» et de conclure : «Nous avons eu à déplorer sincèrement votre absence, car nous pensions tout aussi sincèrement que chacun de nous n'est guidé que par son attachement aux valeurs qui fondent l'olympisme que sur les conflits stériles qui ont fait trop de mal au sport algérien». Cette situation conflictuelle entre le MJS et le COA risque de déteindre gravement sur la prochaine échéance qui se profile à l'horizon, à savoir la préparation des Jeux olympiques de Londres (juillet-août 2012).