Les agrumiculteurs des wilayas du centre du pays se sont donné rendez-vous au Grand Bleu (Chenoua) à Tipasa, mercredi et jeudi derniers, pour débattre sur l'état actuel et les perspectives de l'agrumiculture. Les nombreux agrumiculteurs des wilayas de Tipasa, Chlef, Boumerdes, Aïn Defla et Alger, rencontrés sur les lieux, avaient tous été unanimes à nous faire part de leur satisfaction sur les objectifs de cette rencontre organisée par la Chambre de l'agriculture de la wilaya (CAW) de Tipasa et sponsorisée par les opérateurs économiques qui activent directement avec la filière des agrumes. Les scientifiques de l'ITAFV (institut des techniques de l'arboriculture fruitière et de la vigne) de Tessala El Merdja et de l'INPV (institut national des protections des végétaux) de Boufarik étaient présents à cette rencontre, qui s'est transformée en un forum d'échange d'idées et d'expériences. En dépit de l'engouement suscité par cette 8e édition des agrumes, la CAW de Tipasa ne pouvait pas permettre à plus d'une douzaine d'opérateurs d'exposer une panoplie de variétés d'agrumes. Nous avons relevé la participation des apiculteurs à cette rencontre. «Présentation générale des agrumes en Algérie» ; «lutte contre les maladies et les ravageurs des agrumes» ; «la nutrition des agrumes» ; «lutte contre les mauvaises herbes dans les vergers d'agrumes» ; tels étaient les thèmes des conférences animées par les experts de la CAW de Tipasa ; de l'ITAFV, de l'INPV et de Sygenta. Lors des débats, des intervenants avaient regretté l'absence de l'Etat en matière de contrôle et de suivi réel sur le terrain de la destination des deniers publics accordés dans le cadre du FNDRA (fond national de développement et de régulation agricole) d'une part et d'autre part le jeu malsain des gestionnaires du FNDRA dans les différentes étapes du mécanisme de soutien initié par l'Etat au secteur de l'agriculture. «Il faut débusquer les opportunistes», dira l'un des intervenants. «A ce rythme, je crains qu'un jour nous allons importer les agrumes indique un autre intervenant, il est temps pour se remettre en cause dans l'intérêt général, je viens de participer à une rencontre au Maroc, franchement, l'Etat marocain n'accorde pas autant d'argent pour soutenir l'agriculture comme le fait le gouvernement algérien, et pourtant l'agriculture marocaine se porte mieux que la notre et exporte ses produits», précise l'un des agronomes venus de Blida. Parmi les recommandations proposées à l'issue de cette rencontre régionale figurent, le choix des portes-greffes qui doivent être plus adaptés et résistants, le contrôle rigoureux des pépinières, la formation des fellahs et entamer des actions de vulgarisation plus adaptées à la réalité du terrain, la formation des tailleurs dans le secteur de l'agriculture, la réorientation du soutien de l'Etat vers les variétés tardives et incitatives, la mise en valeur des produits agrumicoles par un conditionnement plus approprié, initier une stratégie pour agir rapidement contre les maladies et les ravageurs des vergers, renforcer la recherche dans le domaine de l'agriculture et enfin créer des espaces d'expression et de rencontres des agrumiculteurs. Les agrumes occupent la1ère place des productions fruitières dans le monde. En Algérie, les oranges et la clémentine sont les 2 cultures majoritaires. La surface agrumicole nationale est estimée à 50.000 ha, dont plus de 50% sont localisés dans la Mitidja. Néanmoins, les wilayas de Annaba, Skikda, Oran, Mascara, Mostaganem, Chlef, Blida, Alger et Tipasa sont les principales productrices des agrumes en Algérie, même si le rendement est faible selon les participants, car il varie entre 100 et 250 q à l'hectare. La wilaya de Tipasa dispose de 3850 ha d'agrumes pour une production qui avoisine 1 million de quintaux.