Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales vient d'autoriser une liste additionnelle de six nouvelles formations politiques à tenir leurs congrès constitutifs. Cette nouvelle liste porte ainsi à 17 le nombre de partis devant effectuer la dernière procédure avant de postuler à un agrément. La liste des nouveaux partis pouvant prétendre à un agrément s'allonge. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales vient d'autoriser six nouvelles formations à tenir leurs congrès constitutifs. Il s'agit, selon un communiqué du ministère rendu public hier, du Front national pour les libertés (FNL), de Mohamed Zerrouki, du Parti national algérien (PNA) créé par Youcef Hamidi, du Mouvement des nationalistes libres (MNL), de Abdelaziz Ghermoul, du Parti des jeunes démocrates (PJD), de Salim Khelfa, du Parti El Fedjr El Djadid (PFD), de Tahar Benbaïbeche, transfuge du RND, et de l'Union des forces démocratiques sociales (UFDS) lancée par l'ancien ministre de l'Agriculture et ancien député du RND, Noureddine Bahbouh. «Ces nouvelles autorisations s'inscrivent dans le cadre de la poursuite de l'examen des dossiers de création des partis politiques déposés au niveau du ministère de l'Intérieur», explique le ministère dans son communiqué. Rappelant que l'accord de ces autorisations s'inscrit dans le cadre de l'application de la nouvelle loi sur les partis politiques promulguée au début du mois de janvier dernier, le ministère précise que la liste n'est pas close. La liste reste ouverte «L'examen d'autres nouveaux dossiers de création de partis politiques est engagé au fur et à mesure de leur finalisation par les membres fondateurs», souligne-t-on dans le même communiqué. Cette nouvelle liste porte à 17 le nombre de formations autorisées à effectuer la dernière procédure avant de postuler à un agrément leur permettant d'activer légalement sur la scène politique. Le 24 janvier dernier, le ministère de l'Intérieur avait déjà donné son feu vert à dix nouveaux partis pour préparer leurs assises : le Parti pour la liberté et la justice (PLJ), de Mohamed Saïd, le Front pour la justice et le développement (FJD), de Abdallah Djaballah, l'Union pour la démocratie et la République (UDR), de Amara Benyounès, le Mouvement des citoyens libres, Jil Jadid (JJ), de Soufiane Djilali, un transfuge du PRA, le Front national pour la justice sociale, de Khaled Bounedjma, le Front de l'Algérie nouvelle, le Front El Mostakbal, le Parti des jeunes et le parti El Karama. Avant-hier, le Front du changement (FC), de l'ex-vice-président du MSP, Abdelmadjid Menasra, a été autorisé, lui aussi, à tenir son congrès constitutif après avoir accepté de changer son appellation et d'éliminer de son staff quatre membres appartenant à l'ex-FIS. Ainsi après douze longues années de verrouillage du champ politique et de gel arbitraire des agréments de nouveaux partis, le pouvoir se rend compte de l'aberration de sa démarche. L'avènement des révoltes populaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et la chute des régimes les plus autoritaires de la planète ont contraint le régime algérien à revoir sa copie. Après avoir diabolisé les partis d'opposition, «présentés même comme une menace pour la stabilité du pays», le gouvernement revient à la situation d'après-1999 en acceptant l'arrivée sur la scène politique de nombreux nouveaux sigles. Les calculs du pouvoir ont-ils été faussés ? Il est à rappeler qu'avec l'avènement du pluralisme politique au début des années 1990, l'Algérie avait enregistré une soixantaine de partis. Le nombre a été réduit à 29 après la révision en 1996 de la loi sur les partis. Mais depuis 1999 et la fermeture du champ politique, seulement 9 partis ont pu résister et continuer à animer la scène. En 2007, sous prétexte d'empêcher le phénomène du «business politique», le gouvernement a amendé la loi électorale pour contraindre les petits partis qui souhaitaient prendre part aux élections d'appuyer leurs listes par des parrainages des électeurs (3% des électeurs dans chaque circonscription électorale). La finalité de cette décision était d'éliminer les petits partis et de favoriser ceux de l'Alliance présidentielle. Mais la réaction des électeurs, qui ont boudé massivement les urnes lors de l'élection de 2007, a mis les tenants du pouvoir dans une situation inconfortable qu'ils tentent aujourd'hui d'éviter, et ce, par tous les moyens.