Le Parlement, avec ses deux chambres, a clôturé ce jeudi sa session d'automne. Ce rituel de clôture auquel ont pris part les membres du gouvernement, à leur tête le Premier ministre Ahmed Ouyahia, a été l'occasion pour Abdelaziz Ziari et Abdelkader Bensalah, respectivement président de l'APN et président du Sénat, pour répondre aux parlementaires qui se sont exprimés vertement sur le rendement et le rôle négatifs qu'ont joué ces deux institutions. Il n'est un secret pour personne que cette législature est illégitime et la plus faible depuis l'avènement du pluralisme politique et même du temps du parti unique. Plusieurs partis politiques composant la chambre basse du Parlement l'ont d'ailleurs assumé. Le terme «chambre d'enregistrement» n'a jamais aussi bien collé au Parlement. Cela, apparemment, n'a pas été du goût des présidents des deux chambres. Les deux hommes, qui se vantent de diriger des institutions «démocratiques ouvertes aux débats et aux avis contradictoires» n'ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur les députés ayant, selon eux, émis des critiques «non objectives» et «infondés» sur le rôle du Parlement. M. Ziari, qui déplore cette démarche, va plus loin dans son raisonnement. Il pense que ces critiques tendent à porter atteinte à une institution constitutionnelle. «Nous déplorons ces critiques, qui ne visaient pas les membres de l'APN mais l'Assemblée en tant qu'institution constitutionnelle, qui œuvre à l'ancrage de la démocratie», a-t-il indiqué, étant persuadé que l'objectif de ces députés était d'affaiblir la démocratie et le pluralisme en Algérie, accusant par là-même les auteurs de ces critiques d'être des ennemis de la démocratie. «Ces partis agissent sous le couvert de la démocratie, alors qu'ils en sont des ennemis, car ils savent que la consécration de la démocratie ne sert ni leurs intérêts partisans ni leurs intérêts personnels», a renchéri M. Ziari. Sur un autre chapitre, M. Ziari a affiché, à l'instar d'autres membres de l'Exécutif, ses craintes par rapport au phénomène de l'absentéisme pour le renouvellement du Parlement. Il a, dans ce sens, souhaité voir les citoyens saisir l'importance des prochaines élections législatives et que les autorités concernées continuent leur travail de sensibilisation à l'importance de cette échéance à travers les médias. M. Ziari a évoqué, en outre, les répercussions de l'abstention sur la légitimité des élections, soulignant que le corps électoral était directement responsable du choix de ses représentants et des programmes électoraux qu'ils proposent en vue de répondre aux aspirations de la nation, à travers les partis ou les candidats indépendants, et par conséquent des résultats de ce scrutin. Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, est convaincu -une manière de répondre également à l'opposition- que les réformes décidées dans une conjoncture régionale très particulière, «ont sauvé le pays de la dérive et ont servi de barrage contre ceux qui voulaient déstabiliser l'Algérie en faisant de fausses promesses aux citoyens». Dans son discours de clôture, M. Bensalah a annoncé la convocation, dans quelques jours, du corps électoral par le chef de l'Etat. «Dès la convocation du corps électoral et jusqu'à la tenue des prochaines élections, l'attention de tout un chacun se portera sur l'obtention du plus grand nombre possible de sièges dans l'hémicycle et des postes de responsabilité au sein des instances élues», a-t-il précisé. Craignant, également, l'indifférence des citoyens vis-à-vis de ces élections, Bensalah emboîte le pas à Ziari en appelant les Algériens à préserver la cohésion en participant en force aux prochaines élections et demande aux partis politiques de veiller davantage à œuvrer pour la réussite de la prochaine échéance dans un climat de compétition loyale.