Les actes d'agression se sont multipliés ces derniers mois dans la ville de Bouira. Les patrouilles de police sont inexistantes, la nuit. C'est une atmosphère d'insécurité qui règne ces derniers temps à travers les différents quartiers du chef-lieu de la wilaya de Bouira. Depuis plusieurs mois, l'insécurité gagne du terrain, en raison du relâchement des services de sécurité. Dans les quartiers et autres cités du chef-lieu de wilaya, la dégradation de la situation sécuritaire inspire la psychose. La population victime de ce relâchement assiste malheureusement à une recrudescence des vols et surtout aux actes d'agression, confirmant ainsi l'insécurité totale qui règne dans les rues. Munis d'armes blanches, de sabres et autres gourdins, des délinquants ont commis beaucoup d'actes d'agression à travers les différents quartiers. A Bouira, il ne se passe pas un jour sans qu'on signale un acte d'agression à l'arme blanche, arborée à la moindre occasion. La violence a même atteint les établissements scolaires. A Sour El Ghozlane, au sud de la wilaya, un lycéen a été agressé à sa sortie de l'établissement par d'autres jeunes.Les quelques habitants interrogés sur cette montée de violence pointent du doigt les services de sécurité, pourtant censés veiller à la sécurité du citoyen et de ses biens. «Rares où on croise dans la nuit une patrouille de police ou de gendarmerie en ville. Les rues sont livrées à la merci des bandes de délinquants», résume Abdelkader, un sexagénaire. D'autres citoyens indiquent que le passage menant au centre ville, qui traverse l'ex-caserne, est devenu périlleux. «Tout le monde est au courant de cette situation. La presse a plusieurs fois évoqué ce dossier mais rien n'a été fait à ce jour. S'aventurer la nuit seul dans cet endroit constitue un véritable danger», prévient de son côté Nabil, un jeune habitant le quartier de l'ALN. L'insécurité dans la ville de Bouira touche désormais tous les quartiers et rien et ni personne n'est à l'abri d'une agression, d'un vol ou d'un cambriolage même en plein jour. Les quartiers du chef-lieu de la wilaya ne sont pas également épargnés par la montée de ce fléau. Récemment, deux cadavres, ceux d'un jeune homme et d'une jeune fille ont été retrouvés à la rentrée du village Thameur, au sud de Bouira. Un jeune a trouvé également la mort en plein centre du quartier Ecotec. D'aucuns parmi les citoyens que nous avons interrogés pointent du doigt les services de sécurités. «Ils interviennent quand il s'agit d'une action de protestation. Mais pas pour remettre de l'ordre», dénonce un commerçant de la ville. «Après 22 heures, les usagers de ces rues doivent s'armer de courage et surtout de vigilance pour pouvoir rentrer chez eux sains et saufs. Mêmes les commerçants baissent rideaux», témoigne-t-on. Des citoyens se plaignent de la recrudescence de l'insécurité qui règne dans les quartiers. «Ils savent bien que ces bandes et ces jeunes sont armés de toutes sortes d'armes», dira Boualem, un habitant du quartier sis à proximité de la cour de justice de Bouira. Au niveau de cette institution plusieurs affaires liées à des rixes et autres agressions ont été enregistrées. «Presque chaque jour, nous y assistons à ces affaires du genre», témoigne de son côté un avocat. La population interpelle les autorités compétentes pour faire face à la montée de ce fléau.