Nous sommes livrés à nous-mêmes. Les routes ne sont toujours pas rouvertes pour nous permettre d'aller en ville, aux Issers et acheter ce dont nous avons besoin. Les épiciers du village sont fermés car ils n'ont plus rien à revendre. Les boulangeries sont à l'arrêt depuis trois jours à cause de l'absence d'électricité», se plaignent des habitants de Timezrit. Cette localité, qui culmine à 800 m d'altitude à l'extrême sud-est de la wilaya de Boumerdès, est coupée du monde depuis la soirée de vendredi. «Nous n'avons pas de responsables. Le président de l'APC habite à Tizi Ouzou et ne soucie guère de nos problèmes», déplorent-ils encore, avant de dénoncer les retards enregistrés pour la réouverture du CW151 menant vers le chef-lieu de daïra, les Issers. D'autres habitants de la même localité dénoncent l'indifférence du chef de daïra et des membres de la cellule de crise installée par le wali, qui n'ont pas pris les mesures nécessaires pour désenclaver les villages. «Nous les avons sollicités hier, mais ils n'ont même pas daigné prendre langue avec nous. Le chef de daïra nous a signifié, par le biais d'un agent de sécurité, que c'est un jour férié», s'indignent-ils. Les mêmes problèmes sont également signalés par de nombreux citoyens des localités de Naciria, Afir, Chabet El Ameur, Beni Amrane, Ammal, Keddara, etc. Les coupures d'électricité qui y sont survenues après les premières chutes de neige ne sont pas encore rétablies, plongeant des milliers de foyers dans l'obscurité. Les équipes dépêchées par Sonelgaz semblent dépassées et éprouvent d'énormes difficultés à réparer les pannes, notamment dans les endroits difficiles d'accès. Certains élus demandent, dans ce sens, la réquisition des hélicoptères de la Protection civile pour rétablir le courant et alléger les souffrances des habitants, particulièrement en ce froid glacial sévissant dans la région. D'autres responsables soutiennent que les moyens matériels mobilisés par les APC et la DTP pour la réouverture des axes routiers enneigés se sont avérés largement insuffisants. La situation exige, selon eux, la réquisition d'autres moyens, dont les chasse-neige des différends corps de sécurité. «Les routes desservant les villages des hauteurs de Sidi Ali Bounab sont couvertes de 120 cm de neige. Les pelleteuses dépêchées par la DTP ne peuvent suffire pour leur réouverture dans l'immédiat», dit un élu de Naciria. La population déplore les lenteurs prises pour leur venir en aide et réclament surtout un approvisionnement en denrées alimentaires. Hier, la Protection civile a indiqué n'avoir enregistré aucun dégât important depuis le début de la tempête, ajoutant que la circulation sur les principaux axes routiers traversant la wilaya – les routes nationales 12, 5 et 24 – a été rétablie, contrairement aux routes desservant les zones rurales, comme les RN68 et 71 ou les CW151, 107, 36 et 68.