Les travailleurs de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, affiliés au Snapap, ont observé cette semaine trois jours de grève qui ont mis en suspens le fonctionnement de nombreuses structures universitaires. Cette action de protestaion a été décidée en raison de la non-satisfaction de revendications socioprofessionnelles formulées par le syndicat autonome. Les travailleurs revendiquent une augmentation des salaires, restés en l'état depuis de nombreuses années, l'attribution de logements sociaux et l'association du Snapap dans les négociations avec le gouvernement. Le recteur de l'université a, pour sa part, averti les grévistes que leur mouvement de protestation est « illégal », car les réglements régissant le droit de grève n'ont pas été respectés, selon lui. Pour le premier responsable de l'université, le préavis de grève est entâché d'irrégularités, notamment l'absence de signature du coordinateur du Snapap et la non-précision de la date de la grève. Les travailleurs ayant suivi l'action engagée par le syndicat sont menacés de sanction, en l'occurrence des retenues sur salaires, s'inquiète-t-on à l'université. En dépit de la position du recteur, la grève a eu lieu. Mardi après-midi, les travailleurs ont tenu une assemblée générale au cours de laquelle ils ont évalué leur mouvement de protestation. L'assemblée a estimé que la mobilisation des travailleurs a été satisfaisante et réitéré son engagement de poursuivre les actions jusqu'à la satisfaction des revendications qui ont été formulées par le collectif des employés. A noter qu'un service minimum a été assuré par les travailleurs des différents services de l'université. Les examens se sont déroulés normalement et les étudiants ont eu droit à des repas froids, a-t-on observé. La grogne à l'université de Tizi Ouzou ne se résume pas aux travailleurs, mais elle couve également au sein des enseignants et des étudiants qui élaborent leurs propres plate-formes de revendications.