De longues files se sont formées dès la matinée d'hier devant les quelques boulangeries de Constantine qui ont ouvert par ce temps glacial dû aux chutes de neige qui ont repris de plus belle dans la nuit de dimanche à lundi. Il était quasiment impossible de trouver une baguette de pain. «Cela fait une heure que j'attends mon tour pour m'approvisionner en pain ; le boulanger nous a demandé de patienter et d'attendre la prochaine fournée, car la quantité déjà préparée était insuffisante», nous dira un quinquagénaire devant une boulangerie située au quartier Belouizdad. La situation est la même dans les cités de la périphérie où un rush a été constaté depuis les premières heures de la matinée. «Par peur de ne pas trouver de pain à cause des chutes de neige, des pères de famille achètent même plus de 10 baguettes, pour faire une réserve en cas de rupture. Nous préparons des centaines de baguettes par jour, mais nous n'arrivons pas à satisfaire toute la demande», notera Samir, boulanger au centre-ville. Pour ce dernier, cela est dû la main-d'œuvre : «Bon nombre de préparateurs habitent hors de la wilaya ; partis fêter El Mawlid Ennebawi avec leurs familles, ils n'ont pas pu rejoindre la ville à cause des intempéries et des routes fermées.» Il faut dire aussi que les moyens de transport n'étaient pas au rendez-vous. Depuis samedi dernier, les chauffeurs de bus et de taxi, assurant les lignes urbaines, suburbaines et interwilayas, ne peuvent s'aventurer à prendre la route glissante du relief accidenté du Vieux Rocher.