Le groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale a fait, hier, le point sur ses activités durant l'année écoulée. Le commandant du groupement, Mustapha Taïbi, a en effet présenté l'état des lieux concernant la lutte contre la criminalité, les atteintes à l'environnement, l'enquête sur le foncier agricole et les accidents de la circulation. Au chapitre de la lutte contre la « criminalité ordinaire », la gendarmerie a enregistré 3134 délits, dont 220 crimes mettant au cause 2865 personnes, parmi elles 159 femmes. Selon les chiffres de ce corps de sécurité, les individus n'exerçant aucune activité sont les plus enclins aux délits suivis de personnes ayant une activité libérale et d'employés. « Au regard des statistiques établies, il ressort une augmentation des crimes durant l'année 2005 dans la mesure où il a été recensé un surplus de 15 crimes », soulignent les rédacteurs du rapport annuel. La hausse enregistrée de la criminalité, ajoute le bilan, revient en premier lieu au mode opératoire instauré par la gendarmerie. « Les opérations menées durant les derniers mois ont concouru positivement à l'élévation de l'activité des unités d'une manière nettement perceptible dans le domaine de la lutte contre la criminalité dans toutes ses formes », ajoute le rapport. De plus, 56 ressortissants ont été arrêtés pour immigration clandestine. Ces derniers sont impliqués dans 19 affaires liées à la criminalité organisée. « Dans le cadre des différentes affaires traitées par les unités du groupement de la wilaya d'Alger, il a été procédé à l'arrestation de 56 étrangers (sujets africains) directement mêlés dans des affaires d'escroquerie, faux et usage de faux (...) en ayant recours aux cybercafés et à l'utilisation de sites Internet », note le rapport en question. Par ailleurs, les atteintes à l'environnement sont en hausse dans la capitale. Les infractions relevées sont notamment les constructions illicites, le non-respect des règles d'hygiène, le défaut de permis de construire, et les vols et extraction illicite de sable. Pour renforcer le contrôle et la préservation de l'environnement, la gendarmerie s'est dotée d'un nouvel organe : la cellule de protection de l'environnement « investie de larges prérogatives en la matière et qui agit en étroite collaboration avec les services relevant de ce domaine stratégique ». Dans le même registre, l'enquête ouverte sur le foncier agricole, notamment les exploitations agricoles individuelles (EAI) et collectives (EAC), suit toujours son cours. Jusque-là, plus de 1200 exploitations ont été touchées par l'enquête qui a abouti à l'établissement de 755 procès-verbaux. M. Taïbi insiste sur le fait que 417 exploitations préservent leur vocation agricole et où aucune infraction n'a été constatée. Le bilan de la gendarmerie fait état aussi d'une baisse des accidents de la circulation par rapport à l'année 2004. Cependant, il reste que Alger a enregistré, en moyenne, 5 accidents par jour causant 149 morts et plus de 2000 blessés. « L'analyse des statistiques fait ressortir que les accidents de la circulation constituent toujours un danger latent avec 1828 accidents en 2005 », précise le bilan. « La nette tendance de la baisse des accidents de la circulation routière, analyse-t-on, est le fruit de la mise en phase d'application effective, depuis mars 2005, des nouveaux amendements apportés au code de la route, tels que prévus par la loi 04-16 du 10 novembre 2004 (...) ». Les principales causes des accidents de la circulation restent la négligence des piétons (216 cas), les défauts mécaniques et le non-respect des panneaux de signalisation. Dans son analyse du bilan de l'année 2005, le groupement de la Gendarmerie nationale a relevé « la montée de la criminalité qui gagne énormément du terrain » avec des conséquences directes sur la sécurité des personnes et sur la protection des biens. Pour y remédier, un « dispositif préventif » a été mis en place. Ce dernier se résume notamment à la réorganisation du plan des barrages et des patrouilles pour une présence massive, le renforcement du dispositif sécuritaire en place à Bouchaoui, la concentration de l'activité des unités dans la lutte contre la criminalité et la continuation des opérations de recherche et de harcèlement initiées par le commandement pour mettre en échec les velléités des bandes criminelles.