De 5 affaires de criminalité organisée traitées en 2004, on est passé à 19 affaires en 2005. Alger est en proie à une délinquance qui va crescendo et à une effroyable montée de la criminalité organisée. Après les chiffres de la Dgsn faisant état de l'interpellation à Alger de presque 1700 individus dans la seule journée du samedi dernier, viennent s'ajouter ceux de la Gendarmerie nationale faisant ressortir une augmentation des crimes (+6,8%) et des délits (+272) perpétrés dans la capitale au courant de l'année écoulée. En effet, lors d'un point de presse tenu hier au siège du groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale, l'on souligne d'emblée que le nombre de crimes recensés pour l'année 2005 est de 220, alors que celui lié aux infractions qualifiées de délits s'élève, indique-t-on, à 3134. Ce dernier chiffre relatif, entre autres, aux agressions et vols exécutés dans plusieurs endroits de la capitale, semble inquiéter sérieusement les responsables de la Gendarmerie nationale. Preuve en est, cet organisme de sécurité publique a eu à procéder tout récemment à la création de deux brigades d'intervention ayant pour mission exclusive la surveillance systématique des lieux où les histoires d'agressions sont un fait persistant, tels les espaces verts de Bouchaoui et de Baïnem. Autre chiffre spectaculaire rendu public hier par le commandant du groupement d'Alger, il est question de celui ayant trait à la criminalité organisée qui est passé de cinq affaires traitées en 2004 à 19 affaires dénombrées en 2005. Ainsi, le fléau de la criminalité organisée est en passe de connaître des proportions gravissimes à Alger. 56 individus parmi ceux sévissant dans le cadre de réseaux spécialisés portant notamment sur le trafic de drogue, de véhicules, de falsification de documents officiels et même de détournements de deniers publics, ont été arrêtés en 2005 contre sept uniquement en 2004. En tout et pour tout, et dans le cadre de la lutte non seulement contre la criminalité organisée, mais aussi la criminalité tout court et les autres méfaits liés aux différentes atteintes contres les personnes et les biens, le groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale a procédé à l'arrestation de quelque 2865 personnes dont 159 femmes. Plus de 800 individus, soit un taux de 30, 12% parmi ces derniers, ont été placés sous mandat de dépôt après leur présentation devant le parquet. Presque la moitie (45,76%) de ces personnes arrêtées sont sans fonction, autrement dit des chômeurs livrés à eux mêmes et qui n'ont pas manqué d'emprunter les chemins tortueux du banditisme et de la criminalité. L'immigration clandestine et son relais d'usurpation de documents officiels, d'arnaque et de trafic de monnaie est aussi ce fléau sur lequel se penche la Gendarmerie nationale, en vue de son éradication ou du moins, pour atténuer ses conséquences sur la place publique. En ce sens, le groupement d'Alger de cette corporation a interpellé au courant de 2005 quelque 56 ressortissants africains mêlés aux affaires relatives aux faits d'escroquerie et du faux et usage de faux. Enfin, et s'agissant des enquêtes sur le foncier agricole menées par les brigadiers relevant du même groupement évoqué, sur injonction des procureurs des tribunaux d'Alger, de Boumerdès et de Blida, le nombre de celles-ci est de 2060. Ces enquêtes ont concerné l'ensemble des exploitations agricoles, qu'elles soient collectives où individuelles, situées dans la zone de compétence territoriale de la wilaya d'Alger et représentant une superficie globale de 35.513 ha. Les infractions constatées se résument en termes, notamment, de détournement des terres de leurs vocation initiale et de transgressions des dispositions légales de désistement commises par des notaires. Le groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale a transmis quelque 755 procès-verbaux aux différents parquets sus-indiqués qui détiennent les résultats des enquêtes jusque-là accomplies. Une grande proportion (417) des EAC et EAI touchées par les enquêtes préservent, indique-t-on, leur vocation agricole et aucune infraction n'y a été constatée.