Pour renforcer le plan Orsec déclenché par l'administration depuis une semaine, et qui s'est avéré jusque-là, insuffisant selon plusieurs maires de la région, le wali de Tizi Ouzou a fait appel, lundi, à l'intervention de l'armée pour désenclaver les localités. Il n'y a ni approvisionnement en gaz, ni rétablissement de l'électricité, ni autres aides des pouvoirs publics. «L'administration nous a dit que des aides seraient fournies aux communes touchées par cette tempête de neige. On nous a aussi dit que l'armée viendrait en aide aux citoyens, mais il n'y a rien pour l'instant. Nous ne pouvons plus faire face à cette situation», nous a confié le maire d'Illitene. «Tous nos cris de détresse sans restés sans écho. Heureusement, qu'il y a la solidarité et la compréhension des villageois», a-t-il ajouté. Même à Abi Youcef, une municipalité où les citoyens souffrent le martyre en raison de fortes intempéries et où, pour rappel, un décès a été enregistré. Là aussi, les citoyens n'ont rien vu, hier, des engins de l'ANP sur le terrain, comme promis par la wilaya. «Aucun engin militaire sur le terrain pour le moment. Ce sont les citoyens qui continuent de désenclaver la région avec les moyens du bord. Il y a aussi des coupures d'électricité. Les épiceries sont vides», nous a expliqué un habitant d'Aït Khelifa, qui a qualifié le quotidien dans son village de «dramatique». La population de Aïn El Hammam continue de vivre le calvaire. Hormis la route principale qui a été ouverte partiellement à la circulation automobile, toutes les autres voies de communication demeurent obstruées par des quantités importantes de la neige. Du côté de la daïra de Beni Yenni, à Iboudrarène, M. Smaili, l'adjoint du président de l'APC, a précisé que «tout ce que disent dans les medias les responsables des différentes directions de wilaya sur les routes qui sont ouvertes ou bien sur l'électricité rétablie dans notre commune est faux. La population souffre toujours. Il n'y a pas de gaz ni de ravitaillement. L'intervention de l'armée pour désenclaver les régions fortement touchées par ces fortes intempéries, on l'a appris à travers les medias mais on ne voit rien venir». A Aït Zikki, la population attend toujours l'intervention de gros moyens pour sortir la région de son isolement total. «Nous avons appelé le chef de daïra d'Azazga sur l'éventuelle intervention de l'armée pour dégager les routes, mais lui-même n'est pas au courant de cette décision. La commune est toujours coupée du reste de la planète», nous a expliqué le maire. A Bouzguène, devant l'inertie des pouvoirs publics, les habitants d'Ath Ikhlef ont occupé le siège de la mairie, hier. Ils vivent un calvaire sans précédent et demandent des moyens pour ouvrir la route desservant leur village. A Beni Douala et Ouadhias, les jeunes se sont mobilisés pour déneiger les axes routiers. Dans la région de Draâ El Mizan, les habitants de plusieurs localités continuent de subir le froid glacial. D'ailleurs, plusieurs villages de la commune d'Aït Yahia Moussa sont toujours privés d'électricité, tout comme ceux de M'kira, à Tizi Ghennif. Des citoyens de Frikat nous ont également fait part de la galère des villageois d'Aït Bouaza et d'Aït Ali, deux bourgades perchées sur plus 1000 mètres d'altitude.