Les travaux de déneigement se poursuivent au niveau des chemins communaux l Le gaz et les vivres manquent dans plusieurs régions. l La météo prevoit une nouvelle vague de froid sur le pays. L'intervention de l'Armée nationale populaire a été sollicitée pour désenclaver les régions isolées par la neige. Même le ministère de l'Intérieur a communiqué autour de ces actions. Hier, il a relevé que les travaux de déneigement se poursuivent au niveau des chemins communaux reliant certaines localités qui connaissent des difficultés de circulation au Centre et à l'Ouest. Des moyens d'intervention de l'Armée nationale populaire ont été mobilisés à l'effet d'appuyer les dispositifs mis en oeuvre par les wilayas de Boumerdès et de Tizi Ouzou, est-il indiqué. Concernant la partie Est, le ministère de l'Intérieur a fait savoir que l'ensemble des mesures ont été prises pour la normalisation de la situation dans la wilaya de Jijel. Ainsi, les axes routiers bloqués suite à l'enneigement font l'objet d'intervention de la part des services de la wilaya et il a été fait appel à l'ANP pour renforcer les moyens d'intervention. Pour ce qui est de la wilaya de Béjaïa, une amélioration de la situation a été constatée, après l'entrée en action de l'ANP dans la partie Nord de la wilaya. C'est à Béjaïa que les moyens de l'Armée sont, depuis dimanche, mis à contribution pour l'ouverture des axes routiers au niveau de nombreuses localités enclavées. Les autorités ont jugé urgent de faire intervenir ces gros moyens depuis avant-hier. La situation l'exigeait sérieusement. Des milliers de citoyens sont isolés du monde et les autorités locales ont déclaré ouvertement leur impuissance. Des décès sont enregistrés dans plusieurs régions. C'est également le cas du côté de Kherrata. Un adulte et un enfant ont été les premières victimes de ces intempéries exceptionnelles. L'urgence est là et la cellule de crise semble prendre conscience de la gravité de la situation. Sans la réouverture des routes, aucune intervention n'est possible. En 2005, l'Armée avait déjà déployé ses moyens sur le terrain pour venir au secours des populations affectées par les intempéries. Le risque est gros. Tout manque. Des milliers de foyers demeuraient toujours sans courant électrique. Bien que Naftal fasse état d'une production journalière qui a atteint des milliers de bonbonnes de gaz, la tension sur ce produit est persistante. La disponibilité du produit ne suffit pas. C'est plutôt son acheminement qui fait défaut en raison des coupures de routes. Et comme un malheur ne vient jamais seul, des villageois enfermés dans leurs demeures sont soumis à rude épreuve. Certains commerçants ont doublé, voire triplé les prix. Un villageois affirme que le prix du sachet de lait varie entre 50 et 100 DA, celui de la baguette de pain est passé du simple au triple, encore faut-il qu'ils soient disponibles. Les stocks des commerces sont épuisés. La pomme de terre est cédée à 70 dinars. La bonbonne de gaz à 900 dinars dans certaines régions. Même l'eau courante, en ces moments de fortes pluies, est devenue une denrée rare. Les conduites sont gelées en raison de la chute des températures en dessous de zéro durant les nuits d'hier et d'avant-hier. A l'absence de l'eau courante, s'ajoutent les coupures d'électricité, les perturbations des réseaux téléphoniques et ceux d'Internet qui ne font qu'accentuer l'isolement des villages affectés par les chutes de neige. Certains villages sont, jusqu'à présent, restés coupés du monde extérieur et attendent le déneigement des routes qui y mènent. L'Armée est sur place, ne cesse-t-on de rassurer. De nombreuses routes entre les villages et les wilayas sont toujours coupées à la circulation. C'est le topo de la situation qui régnait encore dans toute la Kabylie mais aussi dans d'autres wilayas. De nombreuses régions sont coupées du reste du monde. Tout est à l'arrêt. Rien ne fonctionne. Les écoliers voient leur week-end se prolonger interminablement. La neige continue de tomber. Les villageois n'ont eu de salut que grâce à leur solidarité. Elle était bien au rendez-vous en ces moments difficiles. L'Armée est aussi à l'oeuvre depuis quelques jours sur toutes les régions fortement enneigées. A Béjaïa, on a constaté que c'était le cas à Adekar, Tamridjt (Laâlam), Tasefsaft (Boulezazen), Kendira, Darguina. Même désarroi à l'intérieur des autres wilayas. «Nous n'avons ni électricité, ni gaz, ni mazout. Nous attendons qu'un engin monte pour nous ouvrir la route. Tout est fermé, la neige a atteint un mètre d'épaisseur», se plaint un villageois des hauteurs d'Akfadou. A Barbacha, le maire s'est fait frondeur comme beaucoup d'autres édiles communaux qui ont vu leur impuissance devant le péril. Le président de l'APC de Barbacha, Akrour, fustige la politique des pouvoirs publics à l'égard des communes rurales: «Nous sommes des laissés-pour-compte, les niveleuses, les chasse-neige que nous avons maintes fois demandés ne sont toujours pas là. Il a fallu que je mobilise mes concitoyens pour évacuer nos malades, notamment des dialysés avec des véhicules tout-terrain», nous a-t-il déclaré mettant en avant la nécessité d'un plan spécial pour les régions rurales, à l'instar du plan du Grand Sud et celui des Hauts-Plateaux. Selon le dernier bilan présenté hier par les services des travaux publics, la circulation automobile était toujours difficile sur de nombreux chemins de wilaya. La situation s'améliorera sensiblement avec l'entrée en action des engins de l'Armée nationale. Le soleil a fait une brève apparition. L'attente est toujours là pour beaucoup d'habitants des régions rurales.