En 2003, le CTC avait classé la bâtisse dans la catégorie rouge. Une bâtisse vétuste abritant 23 familles s'est partiellement effondrée au quartier Notre Dame d'Afrique à Bologhine. L'incident n'a pas fait de victime, car au moment où la bâtisse, située au n°16 de la rue Mohamed Chergui, a cédé, les membres de la famille, qui occupaient cette aile de l'édifice, se sont retirés dans un angle de la maison. «Au moment où nous nettoyions la toiture des cumuls de neige, le dernier toit s'est écroulé emportant avec lui les deux niveaux du dessous», témoigne Nedjar Mustapha, avant d'ajouter : «Nous n'avons dû notre salut qu'à notre extrême vigilance.» Tous les signes avant-coureurs d'une telle catastrophe étaient là. «Nous avions la certitude que la maison allait s'écrouler. Ce n'était uniquement qu' une question de temps. Le CTC avait, en 2003, classé la bâtisse dans la catégorie rouge. Mais, ce n'est pas pour autant que les autorités locales se sont occupées de notre cas», déplorent les sinistrés. Tous les documents en possession des occupants stipulent la nécessitée d'évacuer la bâtisse. En effet, cette construction, datant de l'époque ottomane, appelée Djenane Beit El Mel, est dans un état de vétusté tel qu'il devient impossible de continuer à y vivre. La partie encore debout présente des fissures et les toitures menacent de s'écrouler vu que les charpentes sont rongées par la moisissure. Les conditions dans lesquelles vivent ces familles sont lamentables, d'autant plus qu'elles sont accentuées par la peur d'un effondrement imminent qui emporterait les occupants et leurs enfants. «Cela fait des années que nous vivons dans une interminable expectative. Nous vivons continuellement avec ce danger, cette situation a réduit notre moral à néant», dira Nedjar, qui est logé provisoirement, lui et ses trois enfants, chez des voisins. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette situation extrême n'a pas inquiété outre mesure les responsables locaux, qui font preuve d'une indifférence déconcertante. Joint par El Watan, le vice-président de l'APC de Bologhine, M. Ducanel, se contentera de dire : «Nous avons établi un constat, que nous avons transmis à la wilaya déléguée, seule habilitée à prendre des mesures dans pareil cas». Le Président d'APC était, quant à lui, injoignable. Cela illustre bien le peu d'intérêt qu'accordent les responsables de la collectivité locale à leurs administrés, livrés à eux-mêmes. «Depuis l'effondrement de la bâtisse, nous sommes sans électricité, sans eau et sans chauffage. Aucun responsable de l'APC n'a jugé utile de nous venir en aide», regrettent les résidants, qui espèrent dans leur malheur que les intempéries cessent, car au moindre coup de vent aussi léger soit-il, le reste de la bâtisse peut s'effondrer. En attendant d'être relogés, les nerfs de ces laissés- pour-compte sont mis à rude épreuve.