Un immeuble vétuste se trouvant au 16, rue Saïd Yataghen (ex-rue des Nuits), Soustara, à La Casbah, et qui abrite 14 familles, risque de s'effondrer sur ses occupants. Eu égard cependant à la gravité de la situation, les locataires de l'immeuble demandent l'intervention des autorités compétentes afin qu'elles les recasent dans des appartements décents, et cela avant que l'irréparable ne se produise. En somme, tous les signes avant-coureurs d'un effondrement imminent sont là. L'état dans lequel se trouve l'immeuble en question est si lamentable que cette situation prête de prime abord à confusion : s'agit-il bien d'une habitation digne de servir de logis pour des êtres humains, ou d'un ghetto qui renvoie à une image d'un autre âge et qu'on croyait révolue à tout jamais ? Le constat est plus qu'ahurissant, en voyant des enfants en bas âge sortir des appartements dont les plafonds sont étayés avec des madriers. En fait, dès que l'entrée de l'immeuble est franchie, une forte odeur de moisissure qui putréfie l'air ambiant, vous taquine les narines, pour vous plonger de plain-pied dans une atmosphère surréaliste. Il n'y a même pas d'escaliers en dur. On nous apprendra que ces derniers se sont écroulés il y a belle lurette. Ils ont été remplacés par d'autres de fortune faits de madriers et de bois d'emballage. « Cette situation perdure depuis maintenant une vingtaine d'années. Nous vivons ainsi dans un climat de pression permanent », s'écrie un locataire. Et un autre d'ajouter : « Nous demandons à être relogés avant que l'immeuble ne s'écroule définitivement, en emportant avec lui nos enfants. » Vu l'ampleur des dégradations constatées au niveau de toute la bâtisse, ces déclarations ne paraissent guère exagérées. La cause de cette dégradation très avancée, serait, selon les habitants de l'immeuble, due à « l'obstruction d'un collecteur principal des eaux usées qui refoulait toutes les eaux de la canalisation dans la cave de l'immeuble ». Cette situation qui dure depuis maintenant plusieurs années a déjà dangereusement provoqué la dégradation des piliers qui soutiennent toute la bâtisse au niveau de la cave. Pis encore, une partie des appartements du rez-de-chaussée et de l'entrée de l'immeuble se sont déjà effondrés, et les familles qui y vivaient ont été contraintes d'évacuer les lieux ; heureusement, elles ont été hébergées par les voisins. Les autorités locales ne semblent accorder aucune attention particulière à ces citoyens qui se disent marginalisés et écartés de toutes les opérations de relogement déjà entreprises par la municipalité. Quant aux services du CTC, leur rapport sur la bâtisse est très clair, celle-ci ne peut en aucun cas faire l'objet d'une quelconque opération de confortement ; selon le même rapport, l'immeuble doit être démoli. Par ailleurs, d'autres immeubles se trouvant dans le même quartier sont dans la même situation, notamment ceux situés aux numéros 10, 11 et 12. Il est plus qu'urgent de reloger ces citoyens qui vivent dans l'expectative depuis maintenant plusieurs années. La situation s'aggrave de jour en jour, mais sans pour autant que les autorités locales daignent intervenir.