En dépit de ses nombreuses potentialités et ses atouts, la wilaya de Tipaza, qui fait l'objet d'incessants défilés bruyants d'« hommes d'affaires » étrangers escortés, n'enregistre nullement un afflux d'investisseurs. La bande côtière et les espaces forestiers situés aux abords de la RN11 sont investis par des centaines de voitures,camions, camionnettes, camions frigorifiques, et minibus de transports de voyageurs, en provenance de plusieurs wilayas du centre du pays. Des bandes se sont constituées pour exploiter leurs territoires respectifs, « leurs gisements ». L'entrée est naturellement payante. Une visite sur les différents sites nous a permis de nous rendre compte de l'ampleur de la pollution sur ces terres. Les « locataires » éphémères abandonnent leurs sachets pleins d'ordures. Certaines jeunes filles ne se gênent plus, en se rendant par leurs propres moyens vers ces lieux à l'abri des regards des piétons, pour « gagner » leur vie. Des petits groupes ont pris possession des lieux et engrangent quotidiennement des sommes d'argent importantes contre « le droit d'accès ». Pour éradiquer le phénomène, qui en réalité constitue une affaire très rentable, les autorités locales ont « planté » des glissières, mais ces obstacles ont été arrachés. Tipaza demeure finalement une destination prisée. Néanmoins, s'agissant d'un site naturel qui est détourné de sa vocation, une randonnée inopinée des personnes chargées de la protection de l'environnement aura le mérite peut-être de prendre acte de tous les dépassements qui se produisent à côté de la mer, du moment qu'on annonce déjà la création d'un commissariat pour la protection du littoral dans les prochains jours.