Depuis le Maroc où il effectue une visite de trois jours, le président provisoire tunisien Moncef Marzouki a plaidé pour la tenue d'un sommet maghrébin «cette année» en vue de «remettre l'Union du Maghreb arabe sur les rails». «Nous souhaitons qu'un sommet maghrébin soit tenu cette année. Si on parvient à le mettre en œuvre cette année, l'Union du Maghreb arabe sera déjà sur les rails», a-t-il déclaré lors d'une rencontre, mercredi soir, avec des membres de la communauté tunisienne établie au Maroc, selon l'agence officielle MAP. Tunis a déjà fait part de son souhait d'accueillir un sommet des cinq pays qui composent l'UMA, à savoir l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. Malgré l'existence des nombreux facteurs pouvant faire de l'UMA un important organisme ayant un poids à l'échelle internationale, l'organisation qui a vu le jour en 1989 est restée lettre morte en raison de différends entre ses membres, notamment entre le Maroc et l'Algérie concernant la question sahraouie. Profitant de la conjoncture actuelle qui a vu la chute des régimes Ben Ali et El Gueddafi ainsi que la montée au pouvoir des islamistes en Tunisie, en Libye et au Maroc, le chef de l'Etat tunisien souhaite réactiver l'Union maghrébine dans des habits neufs. Une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'UMA est en principe prévue pour le 17 ou le 18 février à Rabat. Pour sa part, le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, a indiqué que la visite de M. Marzouki était «un pas important sur la voie de la réalisation des ambitions des peuples de la région du Maghreb qui aspirent à l'unité». Il a souligné «la volonté commune des deux pays de réaliser l'unité maghrébine, à travers notamment l'ouverture des frontières et la réactivation de la coopération dans différents domaines, comme c'est le cas pour plusieurs blocs régionaux qui ont réussi l'intégration en dépit de nombreux points de discorde». Cette visite au Maroc est la première étape d'une tournée régionale qui vise à donner un nouveau souffle au processus d'union maghrébine. Au deuxième jour de sa visite dans le royaume, M. Marzouki était hier à Marrakech pour se recueillir sur la tombe de son père, ancien opposant comme lui, qui a vécu en exil au Maroc. Le président tunisien doit ensuite se rendre en Mauritanie, puis en Algérie. Moncef Marzouki, qui a pris ses fonctions il y a sept semaines, s'est déjà rendu en Libye pour sa première visite à l'étranger.