Le concert du chanteur raï, Kader japonais, à la salle Atlas de Bab El Oued, Alger, jeudi soir, avait pour lui une valeur émotionnelle. Et pour cause ! Il se produisait devant son premier public, celui de son quartier natal. Sous les auspices de l'Office national de la culture et de l'information, l'enfant terrible et de la balle du quartier populaire de Bab El Oued, Kader japonais, malgré le froid cinglant, a réussi à «chauffer» à blanc son public. Immanquablement, des jeunes ayant fait le pied de grue des heures avant le concert. Et ce, avec des titres Ana Ouana, Mazal Gloubna, Naârfa., Jami Ana Beghit, Habibi, Ye Douni, Nesamik Omri, Haba Haba, Bla Bik, Vraiment désolé… Aussi, Kader japonais a-t-il fait danser et chanter mot pour mot (les jeunes qui connaissaient parfaitement son répertoire). Il saluera la fidélité de son auditoire par une «dédicace» aux fans de Bab El Oued, Soustara, Zoudj Ayoune, Djamaâ Lihoud… et rendra hommage aussi à son parolier attitré qu'il aime à appeler «cheikh» (maître), Naïr. L'actualité de Kader japonais ? Il vient de sortir un nouvel album chez l'éditeur Dounia intitulé Ndir El Courage. Abdelkader Haibaoui est né à Alger le 11 mars 1978 dans le quartier populaire de Bab El Oued. Dès sa plus tendre enfance, Kader japonais se passionne pour la musique raï à travers divers artistes tels que Cheb Hasni, Cheikha Remitti dont il connaît les chansons par cœur. C'est en reprenant les plus grands succès de la musique raï qu'il acquiert une notoriété grandissante dans sa ville natale. Très vite, on le surnomme Kader japonais à cause de son air faussement asiatique, surnom qu'il décide de garder comme nom de scène. Dès l'âge de 18 ans, il se produit dans les plus grands cabarets algériens, d'abord à Alger puis à travers tout le territoire algérien (Oran, Constantine...). Une carrière internationale Aujourd'hui reconnaissable entre tous, grâce à sa voix rauque si caractéristique, il participe aux plus grands festivals internationaux de musique du Maghreb, comme ceux de Timgad, Sidi Bel Abbès, Djamila, Alger, ou bien au Maroc avec celui de Oujda, Casablanca. Ses chansons, décrivant avec émotion et réalité, le quotidien de la jeunesse actuelle, ont dépassé les frontières algériennes